Santa Rosalia, 4 septembre
Au début du XVIIe siècle, le culte de Rosalia était presque oublié. Le 26 mai 1624, une femme mourante, Girolama Gatti, vit en rêve une jeune fille vêtue de blanc, qui lui promit qu’elle serait guérie si elle faisait le vœu de gravir le mont Pellegrino pour la remercier. La femme encore fiévreuse monta sur la montagne avec deux amis, but l’eau qui s’écoulait de la grotte, se sentit guérie et tomba dans un sommeil réparateur, rêvant à nouveau de la jeune fille vêtue de blanc, qui lui indiquait l’endroit où ses restes étaient enterrés.
L’événement fut rapporté au couvent voisin des frères ermites franciscains, qui, au cours du siècle précédent, avec leur Père Sueprior Benedetto il Moro (1526-1589), avaient essayé sans succès de trouver les reliques de Rosalia. Maintenant, ils reprirent leurs recherches, et le 15 juillet 1624, à quatre pieds de profondeur, ils trouvèrent un rocher, long de six palmes et large de trois, auquel étaient attachés des ossements humains.
Sur ordre du cardinal Giannettino Doria, l’archevêque de Palerme, le bloc rocheux fut déplacé dans sa chapelle privée, où les restes furent examinés par des théologiens et des médecins ; le résultat fut décevant, l’équipe déclara que les os pouvaient appartenir à d’autres corps et qu’aucun des trois crânes trouvés ne semblait appartenir à une femme.
Le cardinal n’était pas convaincu et nomma un second comité. Pendant ce temps, au cours de l’été 1624, Palerme est frappée par une peste, qui commence à faire des milliers de victimes. Le cardinal réunit les autorités et la population dans la cathédrale, et tous ensemble ils prièrent la Vierge Marie, jurant de défendre le privilège de l’Immaculée Conception, qui juste à ce moment-là était grandement débattu dans l’Église, et en même temps il jura de déclarer Santa Rosalia patronne de Palerme, et de vénérer ses reliques, au cas où elles pourraient être établies.
Un autre événement étrange s’était produit à la même période. Le 25 avril 1624, deux maçons de Palerme, au travail dans le monastère dominicain de Santo Stefano, découvrirent dans une grotte de Quisquinia une inscription latine, jusqu’alors inconnue de tous, que l’on croyait gravée par Santa Rosalia elle-même de son vivant. L’inscription se lit comme suit : « Moi Rosalia, fille de Sinibaldo, seigneur de Quisquina et (mont) des Roses, pour l’amour de mon Seigneur Jésus-Christ, j’ai décidé de vivre dans cette grotte » ; cette inscription confirmait le site de son précédent ermitage, d’où elle avait ensuite déménagé au Monte Pellegrino.
Le 11 février 1625, la seconde équipe d’experts détermina que les ossements appartenaient clairement à une seule personne de sexe féminin, et à propos des trois crânes, ils découvrirent que deux étaient une cruche d’argile et une grosse pierre, tandis que le troisième, qui semblait d’abord trop grand, était épaissi par des dépôts calcaires, qui une fois retirés révélèrent un crâne féminin ; également, la première équipe réexamina les restes et approuva le résultat de ce second comité.