Sécurité du vaccin antivariolique : questions et réponses1
1. Quel est le degré de sécurité du vaccin antivariolique ?
La plupart des personnes présentent des réactions normales, généralement légères, qui comprennent un bras douloureux, de la fièvre et des courbatures. Lors de tests récents, une personne sur trois s’est sentie suffisamment mal pour s’absenter du travail, de l’école ou d’une activité récréative ou a eu du mal à dormir après avoir reçu le vaccin. Toutefois, le vaccin comporte certains risques. Dans le passé, environ 1 000 personnes sur 1 million de personnes vaccinées pour la première fois ont eu des réactions qui, sans mettre leur vie en danger, étaient graves. Ces réactions comprennent une réaction vigoureuse (toxique ou allergique) à l’endroit de la vaccination et la propagation du virus de la vaccine (le virus vivant contenu dans le vaccin antivariolique) à d’autres parties du corps et à d’autres personnes. Ces réactions ne nécessitent généralement pas de soins médicaux. Dans de rares cas, des personnes ont eu de très mauvaises réactions au vaccin. Dans le passé, entre 14 et 52 personnes sur 1 million de vaccinés ont eu des réactions potentiellement mortelles, notamment un eczéma vaccinatum, une vaccine progressive (ou vaccine nécrosée) ou une encéphalite postvaccinale. Sur la base de l’expérience passée, on estime qu’entre 1 et 2 personnes sur 1 million de personnes vaccinées peuvent mourir à la suite de réactions potentiellement mortelles au vaccin.
2. Comment éviter les risques d’effets indésirables ?
Un dépistage minutieux des personnes susceptibles de recevoir le vaccin est essentiel pour s’assurer que les personnes à risque accru ne reçoivent pas le vaccin. Les personnes les plus susceptibles de présenter des effets secondaires sont celles qui souffrent, ou ont déjà souffert, d’affections cutanées (notamment l’eczéma ou la dermatite atopique), et les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme celles qui ont reçu une greffe, sont séropositives ou reçoivent un traitement contre le cancer. Toute personne appartenant à ces catégories, ou vivant avec une personne appartenant à l’une de ces catégories, ne doit PAS se faire vacciner contre la variole, sauf si elle est exposée à la maladie. Les femmes enceintes ne doivent pas se faire vacciner en raison du risque qu’elles font courir au fœtus. Les femmes qui allaitent ne doivent pas se faire vacciner. Les enfants âgés de moins de 12 mois ne devraient pas recevoir le vaccin.
3. Les personnes qui ont reçu le vaccin antivariolique dans le passé ont-elles des réactions moins graves au vaccin actuel ?
Historiquement, les revaccinés ont eu des effets indésirables moins graves, mais comme la vaccination systématique a été arrêtée au niveau mondial il y a 20 ans, on peut supposer que la plupart des gens ont une immunité protectrice faible ou nulle contre la variole. Par conséquent, les re-vaccinés peuvent avoir des taux de réactions similaires à ceux des primo-vaccinés.
4. Des antécédents d’absence de réactions indésirables au vaccin antivariolique dans l’enfance sont-ils un prédicteur d’absence ou de réactions mineures à la revaccination à l’âge adulte ?
Non. Le simple fait qu’une personne n’ait pas eu de réaction indésirable au vaccin dans l’enfance ne signifie pas qu’elle n’aura pas de réactions indésirables à l’âge adulte. Un grand nombre des conditions qui augmentent la probabilité de réactions indésirables graves peuvent ne pas avoir été présentes dans l’enfance (par exemple, des problèmes de peau, la prise de médicaments qui suppriment le système immunitaire).
5. Des problèmes cardiaques tels que les cas rapportés récemment aux États-Unis ont-ils été précédemment associés à la vaccination antivariolique ?
Une myocardite a été rapportée précédemment après la vaccination antivariolique en Europe, mais n’avait pas été une complication bien acceptée après la vaccination avec le vaccin homologué par le New York City Board of Health aux États-Unis. Les événements coronariens, y compris l’angine de poitrine ou l’infarctus du myocarde, n’ont pas été précédemment associés au vaccin antivariolique. Le programme actuel de vaccination antivariolique peut différer de l’expérience historique parce qu’un plus grand nombre de patients plus âgés présentant une maladie cardiaque sous-jacente et des facteurs de risque cardiaque tels que l’hypertension et le diabète sucré peuvent être vaccinés. De plus, comme les tests diagnostiques actuels, y compris les enzymes cardiaques et l’échocardiographie, sont plus sensibles pour diagnostiquer l’infarctus du myocarde, un plus grand nombre d’événements peuvent être détectés que ceux observés historiquement.
6. Quel est le risque de décès dû à des problèmes cardiaques suite à la vaccination antivariolique ?
Des décès associés à des problèmes cardiaques suite à la vaccination antivariolique, bien qu’extrêmement rares, ont été rapportés en Europe et en Australie et on a pensé qu’ils étaient associés à une myocardite. Cependant, une étude des certificats de décès associés à la vaccination aux États-Unis sur une période de 20 ans n’a pas identifié de décès associés à des complications cardiaques. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) signalent qu’il n’est pas certain que le nombre d’événements survenus récemment aux États-Unis soit plus important que prévu. On s’attendrait à ce qu’un certain nombre d’événements cardiaques et de décès suite à une vaccination se produisent par le seul hasard, étant donné à la fois la fréquence des problèmes cardiaques et le nombre de personnes vaccinées dans le cadre du programme civil américain.
7. Que fait actuellement l’OMS pour garantir des vaccins antivarioliques sûrs et de qualité au niveau mondial ?
L’OMS a organisé 2 consultations d’experts pour examiner les bases scientifiques des directives sur la production et le contrôle de qualité des vaccins antivarioliques. En conséquence, des recommandations révisées de l’OMS pour la production et le contrôle des vaccins antivarioliques ont été établies en 2003. Ces spécifications techniques sont conçues pour garantir que les vaccins antivarioliques nouvellement fabriqués répondent à toutes les normes actuelles de sécurité et d’efficacité. Ces spécifications techniques ne fournissent toutefois pas de garantie contre les événements indésirables graves dans les groupes à risque connus. En outre, le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins a examiné les données historiques et récentes sur l’innocuité du vaccin antivariolique et a conclu qu’il existe un risque réel d’événements indésirables graves à la suite de l’immunisation par le vaccin antivariolique, y compris des problèmes d’innocuité qui n’avaient pas été reconnus auparavant, et que la mise en œuvre de l’immunisation nécessiterait des capacités et des ressources importantes pour la surveillance de l’innocuité. Le Comité continuera à surveiller l’innocuité des vaccins antivarioliques et à conseiller l’OMS.
1Plusieurs des questions et réponses sont adaptées du matériel original préparé par les Centres américains de contrôle des maladies.
Dernière révision de la page : 7 janvier 2009