Rhinite chronique : chirurgie des turbines par radiofréquence

Avr 13, 2021
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Un pourcentage croissant de la population est touché par la RHINITE CHRONIQUE. La plupart du temps, la cause de cette rhinite est allergique.

Ne pas bien respirer par le nez affecte la qualité de vie de nombreuses personnes, en détériorant leur repos nocturne, leur performance au travail et leur vie quotidienne.

La rhinite est une inflammation de la muqueuse des voies nasales, produite par de multiples causes possibles : allergique, fonctionnelle, infectieuse, métabolique, pharmacologique, professionnelle.

Elle peut survenir de manière aiguë ou persister dans le temps (chronique) et se caractérise par une série de symptômes, tels que la congestion ou l’obstruction nasale, la rhinorrhée (mucus), les éternuements, les démangeaisons nasales, la rhinorrhée postérieure, et peut également être accompagnée de symptômes oculaires, pharyngés et otiques.

Qu’est-ce que la rhinite ?

C’est une inflammation de la muqueuse nasale et une hypertrophie des turbines.

Les turbines sont une structure présente dans les narines. Le centre des turbines est composé d’os. Sa fonction est de conditionner l’air que nous respirons pour qu’il parvienne aux poumons dans des conditions optimales : il filtre, réchauffe et humidifie l’air que nous inspirons.

Cette hypertrophie des cornets (hypertrophie), notamment des cornets inférieurs, entraîne une difficulté respiratoire nasale. Les cornets prennent plus de place et il y a moins d’espace pour le passage de l’air et la respiration.

En plus d’une mauvaise respiration nasale, il existe d’autres symptômes nasaux tels que du mucus dans le nez, une diminution de l’odorat et des éternuements. Elle peut même entraîner une respiration buccale, des ronflements nocturnes, des sinusites, une gêne pharyngée récurrente et des problèmes d’oreille (otite séreuse). Elle contribue également à l’aggravation de l’apnée nocturne, à la mauvaise qualité du sommeil et, dans le cas des sportifs, à la difficulté des performances en raison de l’incapacité à respirer correctement par le nez.

Hypertrophie du cornet

Définition de la rhinite chronique

La rhinite est un processus inflammatoire de la muqueuse nasale caractérisé par les symptômes cliniques suivants : rhinorrhée antérieure ou postérieure, éternuements, congestion ou étouffement nasal et/ou démangeaisons du nez.

Lorsque l’inflammation concerne également les sinus paranasaux, on parle de rhinosinusite (RS). L’atteinte isolée des sinus sans atteinte de la muqueuse nasale est rare.

De multiples classifications des rhinites existent mais sont peu utiles en pratique clinique car elles mélangent les critères pathogéniques et étiologiques. Une classification clinique de la rhinite, soutenue par un large consensus international, est celle proposée dans le document Rhinite allergique et son impact sur l’asthme (ARIA). (Tableau 1)

Tableau 1. Classification clinique de la rhinite

Traitement de la rhinite chronique avec et sans opération

Le traitement de l’hypertrophie des cornets est initialement médical. Elle consiste en des lavages nasaux et l’utilisation d’antihistaminiques et/ou de sprays nasaux anti-inflammatoires (corticostéroïdes topiques). Lorsque le traitement médical n’est pas efficace, le traitement chirurgical est envisagé.

Traitement médical de la rhinite chronique

Le traitement de la rhinite chronique est d’abord pharmacologique.

Les médicaments les plus efficaces dans le traitement de la rhinite chronique allergique ou non allergique sont les corticostéroïdes. Grâce à leur action anti-inflammatoire, ils contrôlent tous les symptômes de la rhinite, à l’exception des symptômes oculaires de la rhinite allergique. La plupart des rhinites chroniques modérées à sévères s’améliorent avec l’utilisation de sprays nasaux à base de corticostéroïdes topiques.

En raison des effets indésirables systémiques des corticostéroïdes oraux, ils doivent être réservés aux rhinites chroniques très sévères qui ne répondent pas au traitement par corticostéroïdes topiques, comme celles associées à une polypose nasale. Ils sont administrés en cycles de traitement courts.

Traitement chirurgical de la rhinite chronique

Lorsque la difficulté respiratoire nasale ne s’améliore pas avec le traitement médical habituel et que la qualité de vie du patient est affectée, un traitement chirurgical est envisagé.

Le traitement chirurgical présentant les meilleurs résultats et les risques et complications les plus faibles est la RADIOFRECUPTION DE CORNETT INFERIEUR.

Cette technique chirurgicale a pour but de réduire la taille du cornet inférieur, dans les cas où ce cornet rend la respiration nasale difficile, en utilisant une énergie de haute fréquence, de faible puissance et de basse température (radiofréquence).

Qu’est-ce que la chirurgie par radiofréquence des cornets internes pour la rhinite chronique ?

Cette intervention est réalisée au bloc opératoire sous sédation. Elle dure 15 à 20 minutes.

Il s’agit d’insérer l’extrémité d’une électrode (aiguille) par les narines, en ponctionnant l’épaisseur du turbin inférieur à différents endroits. Ce terminal est relié à un appareil de radiofréquence qui transmet de l’énergie au tissu du turbin pour réduire son volume et ainsi gagner de l’espace pour que l’air puisse entrer par le nez.

L’intervention est très atraumatique car l’intégrité de la muqueuse nasale est respectée.

Dans la période postopératoire immédiate, une réaction inflammatoire peut se produire au niveau des cornets, provoquant une sensation de congestion nasale pendant 5 à 10 jours, après quoi les résultats de la chirurgie seront perceptibles.

C’est une intervention indolore, qui est réalisée en ambulatoire, et le patient peut rentrer chez lui quelques heures après l’intervention.

Aucun emballage nasal n’est nécessaire après l’intervention.

Les complications de cette chirurgie sont très rares.

Les semaines suivant l’intervention, un lavage nasal avec du sérum physiologique ou des solutions salines hypertoniques (eau de mer) doit être effectué. Après l’intervention, aucun congé de maladie n’est généralement nécessaire.

Croquis de l’introduction du terminal de radiofréquence par la narine, traitant le turbin.

Qu’est-ce que la rhinite allergique ?

La rhinite allergique est une réaction immunologique médiée par les IgE dans la muqueuse nasale, généralement déclenchée par des aéroallergènes. Les allergènes sont généralement des inhalants domestiques, en particulier les acariens, les épithéliums animaux (chats, chiens, chevaux, rongeurs, oiseaux, etc.), les spores fongiques et les pollens.

Définition de la rhinite allergique

La rhinite allergique (RA) est définie comme un ensemble de symptômes de type inflammatoire à médiation immunologique après une exposition à un allergène, comprenant des démangeaisons, des éternuements, une obstruction/congestion nasale et une rhinorrhée/écoulement ultérieur.

Classification de la rhinite allergique

La classification de la RA a changé avec la publication du document ARIA en intermittente et persistante, car la classification classique en saisonnière, pérenne et professionnelle ne reflétait pas la réalité clinique des patients. La classification proposée par le document ARIA selon la durée et la sévérité a été validée. Des critères cliniques ont été définis, sur la base des éléments du document de classification de la sévérité ARIA, afin de distinguer trois stades de sévérité : léger, modéré et sévère. (Tableau 2).

Tableau 2. Classification clinique de la rhinite allergique

La forme de présentation la plus courante de la rhinite est le rhume, avec une incidence de 2 à 5 épisodes/an chez les adultes et de 7 à 10 chez les enfants. La RA est la rhinite non infectieuse la plus courante et est fréquemment associée à la conjonctivite et à l’asthme. Il s’agit d’un problème de santé mondial qui touche 10 à 20 % de la population. La prévalence dans la population générale a été estimée à environ 20-25%.

De multiples études épidémiologiques, physiopathologiques et thérapeutiques ont démontré l’association entre rhinite et asthme. La prévalence de l’asthme chez les patients atteints de rhinite allergique est beaucoup plus élevée que dans la population générale. Environ la moitié des patients atteints de RA ont de l’asthme, selon plusieurs études menées en Espagne.

Traitement de la rhinite allergique

La première étape, si possible, serait d’éviter l’exposition à l’allergène. La rhinite allergique légère est généralement contrôlée par l’utilisation d’antihistaminiques oraux, mais ceux-ci sont inefficaces dans toutes les autres rhinites non allergiques. Les antihistaminiques administrés par voie topique (sprays nasaux) semblent présenter une efficacité similaire à celle des antihistaminiques oraux.

Le traitement de la rhinite allergique doit associer :

– L’évitement de l’exposition aux allergènes (lorsque cela est possible).
– La pharmacothérapie.
– L’immunothérapie.

Traitement médicamenteux de la rhinite allergique

Le choix du traitement médicamenteux doit évaluer l’efficacité, la sécurité, le rapport coût-efficacité, les préférences du patient, la gravité de la maladie et la présence de comorbidités. Les médicaments doivent être utilisés de manière progressive en fonction de la gravité. (Tableau 3)

Tableau 3. Traitement médical de la rhinite allergique.

Antihistaminiques

Les antihistaminiques H1 oraux améliorent les symptômes de la rhinite, la rhinorrhée, les éternuements, les démangeaisons nasales et les symptômes oculaires, bien qu’ils soient moins efficaces pour l’obstruction nasale. Les antihistaminiques de deuxième génération (non sédatifs) doivent être utilisés pour leur efficacité et leur sécurité (GEMA).

Les antihistaminiques H1 topiques ont également montré leur efficacité dans la rhinite et la conjonctivite allergique.

Glucocorticoïdes intranasaux

Les glucocorticoïdes intranasaux sont des anti-inflammatoires très puissants et efficaces dans le traitement des rhinites allergiques et non allergiques. Ils permettent d’obtenir une concentration élevée de médicament dans la muqueuse nasale avec un risque minimal d’effets indésirables systémiques. Ils constituent le traitement de choix dans la rhinite allergique modérée à sévère. Leur efficacité est supérieure à celle des antihistaminiques et des antileucotriènes.

Combinaison d’un glucocorticoïde et d’un antihistaminique

L’association d’un glucocorticoïde et d’un antihistaminique, administrée par voie intranasale, a montré une efficacité supérieure à l’administration séparée de chaque médicament, et est actuellement considérée comme l’une des indications de première intention dans la rhinite allergique modérée à sévère.

Glucocorticoïdes oraux

Les glucocorticoïdes oraux, en régime de courte durée, peuvent être utilisés en cas de rhinite sévère ne répondant pas aux autres traitements.

Décongestionnaires intranasaux

Les décongestionnants intranasaux peuvent être utilisés pendant une courte période chez les patients présentant une obstruction nasale sévère.

Antagonistes des récepteurs des leucotriènes

L’efficacité des antagonistes des récepteurs des leucotriènes est moindre que celle des glucocorticoïdes intranasaux ou des antihistaminiques oraux, ils constituent donc une deuxième ligne de traitement. Ils sont également efficaces dans le traitement de l’asthme et sont donc indiqués chez les patients présentant un asthme coexistant.

Sérum salé hypertonique

L’irrigation nasale au sérum salé améliore les symptômes de la rhinite allergique. L’utilisation quotidienne d’une solution saline hypertonique est capable de diminuer significativement le nombre d’épisodes de rhinite allergique aiguë.

Un essai clinique randomisé démontre que l’eau de mer non diluée (solution saline hypertonique) a les meilleurs résultats pour améliorer le battement ciliaire et la vitesse de réparation des plaies épithéliales par rapport à une solution saline normale.

Immunothérapie allergénique

L’immunothérapie allergénique est efficace et rentable dans le traitement de la rhinite allergique causée par les pollens et les acariens, qu’elle soit administrée par voie sous-cutanée ou orale (sublinguale).

Mesures d’évitement des allergènes

Les mesures d’évitement des allergènes intérieurs (acariens, champignons), des animaux domestiques et des allergènes professionnels ont montré une diminution des niveaux d’exposition, mais peu d’amélioration des symptômes et de l’évolution de la maladie.

Bibliographie

Bibliographie

Les mesures d’évitement des allergènes intérieurs (acariens, champignons), des animaux domestiques et des allergènes professionnels ont montré une diminution des niveaux d’exposition, mais peu d’amélioration des symptômes et de l’évolution de la maladie.

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