Réduire l’apport en sucres libres chez l’enfant et l’adulte
Résumé des recommandations*
Recommandations de l’OMS
L’OMS recommande une réduction de l’apport en sucres libres tout au long de la vie.
Chez l’adulte et l’enfant, l’OMS recommande de réduire l’apport en sucres libres à moins de 10% de l’apport énergétique total.**
L’OMS suggère une réduction supplémentaire de l’apport en sucres libres à moins de 5% de l’apport énergétique total.
Remarques
- Les sucres libres comprennent les monosaccharides et disaccharides ajoutés aux aliments et aux boissons par le fabricant, le cuisinier ou le consommateur, ainsi que les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les concentrés de jus de fruits.
- Pour les pays ayant un faible apport en sucres libres, les niveaux ne devraient pas être augmentés. Des apports plus élevés en sucres libres menacent la qualité nutritive des régimes alimentaires en fournissant une énergie importante sans nutriments spécifiques (1).
- Ces recommandations ont été fondées sur la totalité des preuves examinées concernant la relation entre l’apport en sucres libres et le poids corporel (preuves de qualité faible et modérée) et les caries dentaires (preuves de qualité très faible et modérée).
- Une augmentation ou une diminution des sucres libres est associée à des changements parallèles du poids corporel, et cette relation est présente quel que soit le niveau d’apport en sucres libres. L’excès de poids corporel associé à l’apport en sucres libres résulte d’un excès d’apport énergétique.
- La recommandation de limiter l’apport en sucres libres à moins de 10% de l’apport énergétique total est basée sur des preuves de qualité modérée provenant d’études observationnelles sur les caries dentaires.
- La recommandation de limiter davantage l’apport en sucres libres à moins de 5% de l’apport énergétique total est basée sur des preuves de très faible qualité provenant d’études écologiques dans lesquelles une relation dose-réponse positive entre l’apport en sucres libres et les caries dentaires a été observée à un apport en sucres libres inférieur à 5% de l’apport énergétique total.
- La recommandation de limiter davantage l’apport en sucres libres à moins de 5 % de l’apport énergétique total, qui est également soutenue par d’autres analyses récentes (2,3), est fondée sur la reconnaissance du fait que les effets négatifs de la carie dentaire sur la santé sont cumulatifs, se poursuivant de l’enfance à l’âge adulte (4,5). Étant donné que les caries dentaires sont le résultat d’une exposition tout au long de la vie à un facteur de risque alimentaire (c’est-à-dire les sucres libres), même une petite réduction du risque de caries dentaires dans l’enfance est significative plus tard dans la vie ; par conséquent, pour minimiser le risque de caries dentaires tout au long de la vie, l’apport en sucres libres devrait être aussi faible que possible.
- Aucune preuve d’un préjudice associé à la réduction de l’apport en sucres libres à moins de 5% de l’apport énergétique total n’a été identifiée.
- Bien que l’exposition au fluor réduise les caries dentaires à un âge donné, et retarde le début du processus de cavitation, elle ne prévient pas complètement les caries dentaires, et celles-ci progressent encore dans les populations exposées au fluor (6-18).
- L’ingestion de sucres libres n’est pas considérée comme une stratégie appropriée pour augmenter l’apport calorique chez les personnes ayant un apport énergétique insuffisant si d’autres options sont disponibles.
- Ces recommandations ne s’appliquent pas aux personnes ayant besoin de régimes thérapeutiques, notamment pour la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère et modérée. Des directives spécifiques pour la gestion de la malnutrition aiguë sévère et modérée sont en cours d’élaboration séparément.
* Ceci est un extrait de la directive pertinente (19). Des informations supplémentaires sur les directives peuvent être trouvées dans ce document.
** L’apport énergétique total est la somme de toutes les calories/kilojoules quotidiennes consommées à partir des aliments et des boissons. L’énergie provient des macronutriments, tels que les graisses (9 kcal/37,7 kJ par gramme), les glucides (4 kcal/16,7 kJ par gramme), y compris les sucres totaux (sucres libres + sucres intrinsèques + sucres du lait) et les fibres alimentaires, les protéines (4 kcal/16,7 kJ par gramme) et l’éthanol (c’est-à-dire l’alcool) (7 kcal/29,3 kJ par gramme). L’apport énergétique total est calculé en multipliant ces facteurs énergétiques par le nombre de grammes de chaque type d’aliment et de boisson consommé, puis en additionnant toutes les valeurs. Un pourcentage de l’apport énergétique total est donc un pourcentage du total des calories/kilojoules consommés par jour.
1. Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques : rapport d’une consultation d’experts conjointe OMS/FAO. Série de rapports techniques de l’OMS, n° 916. Genève : Organisation mondiale de la santé ; 2003 (http://www.who.int/dietphysicalactivity/publications/trs916/en/).
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