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Juin 22, 2021
admin

En tant que chercheur principal dans les études sur un jeûne de 2 à 3 heures pour les liquides clairs à Calgary à la fin des années 1980, et membre du groupe de travail de l’American Society of Anesthesiologists qui a élaboré des lignes directrices sur le jeûne fondées sur des données probantes, je souhaite discuter de l’examen et du commentaire de l’Association canadienne des chirurgiens généraux (ACSG) sur le jeûne préopératoire pour les adultes1.

Les auteurs déclarent que le « dictum classique en chirurgie et en anesthésie a été que » les patients en bonne santé « devraient être maintenus à jeun à partir de minuit la nuit précédant l’opération. » Cette affirmation est discutable si, par « classique », ils entendent un modèle de pratique établi et sanctionné par un ensemble de publications. En 1883, Lister2 recommandait que les patients boivent un liquide clair environ deux heures avant l’opération, mais qu’il n’y ait aucune matière solide dans l’estomac. Pendant les 80 années suivantes, les directives de jeûne des manuels étaient de 2 à 3 heures pour les liquides clairs et de 4 à 6 heures pour les solides facilement digestibles. Ces directives étaient cohérentes avec la vidange gastrique rapide connue des liquides clairs et la digestion et la vidange plus lentes des solides. Ce n’est que dans les années 1960 que la plupart des manuels d’anesthésie américains ont changé, sans nouvelles preuves, pour NPO après minuit.

Notre première étude à Calgary a démontré une grande variabilité inter-patient du volume de liquide gastrique à l’induction de l’anesthésie chez les patients en bonne santé. Le volume moyen était inférieur chez ceux qui avaient bu 150 ml d’eau 2 à 3 heures avant l’opération que chez ceux qui avaient reçu un NPO à partir de minuit3, dont la plupart n’avaient pas eu d’apport oral depuis 12 à 18 heures. D’autres études menées à Calgary et dans d’autres centres, auxquelles les auteurs font référence, ont confirmé que le fait de boire 150 à 450 ml ou plus de liquide clair (eau, café ou thé noir, jus de fruits) jusqu’à 2 à 3 heures avant l’opération n’augmentait pas le volume de liquide gastrique par rapport à une alimentation à jeun depuis minuit. Si le volume n’augmente pas, le risque d’aspiration pulmonaire n’est pas accru.

Les directives de 1990 de la Société canadienne des anesthésistes, citées par les auteurs, d’un jeûne total d’au moins 5 heures, sont depuis longtemps dépassées. En 1999, l’American Society of Anesthesiologists a publié des directives de jeûne préopératoire de 6 heures pour les solides facilement digérés et de 2 heures pour les liquides clairs pour les patients en bonne santé devant subir une chirurgie élective.4 La Société canadienne des anesthésistes a adopté des directives similaires l’année suivante.5

La coopération des collègues anesthésistes et chirurgiens et des infirmières est essentielle pour un changement vers des directives fondées sur des preuves. Au centre médical Foothills, en 1988, nous avons présenté nos preuves de l’innocuité des liquides clairs à une réunion conjointe des chirurgiens et des anesthésistes, puis aux infirmières en chef de nos unités de soins ambulatoires et chirurgicales. Les chefs cliniques de l’anesthésie et de la chirurgie ont fourni les détails des directives révisées dans une lettre commune à tous les chirurgiens et anesthésistes titulaires et résidents, avec copie aux infirmières en chef. Les instructions relatives au jeûne figurant dans le manuel de politique infirmière de l’hôpital ont ensuite été révisées. Les patients peuvent choisir de boire à partir d’une liste de liquides clairs jusqu’à 4 heures avant l’heure prévue de l’intervention chirurgicale, de sorte qu’un changement dans l’horaire de l’intervention chirurgicale puisse être effectué et qu’il reste encore 2 heures avant l’heure réelle de l’intervention.

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