L’utopie de la représentation des villes futuristes

Juin 30, 2021
admin

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Inventer le futur a toujours été un art fascinant, tant pour le lecteur que pour le créateur, propulsant les meilleures inventions du siècle et leurs vices à leur paroxysme. Car si le futur apporte son lot de désolations et d’incertitudes, liées à des ressources taries et à une technologie parfois mal exploitée, la capacité d’invention de l’être humain reste toujours sans limite et permet de créer des issues utopiques. Dans les films, les bandes dessinées ou les romans futuristes, la ville et la société en général sont dépeintes sous leur meilleur angle (utopie) pour faire rêver les hommes, ou en soulignant leurs défauts pour prévenir une menace qui aliénerait ses habitants (dystopie).
Voici un aperçu des visions de quelques hommes, écrivains, designers, scénaristes et architectes, qui ont contribué à l’utopie de rêver la ville.

Utopie, eutopie…

Il serait utopique de croire que l’idée d’utopie a éclaté un beau jour de mai, sous la plume d’un inventeur, dans l’esprit d’un conquistador ou dans l’œuvre d’un artiste isolé. La notion d’utopie semble intimement liée à la vie en société et au désir commun de croire en un ailleurs imaginaire et idéalisé. Elle est sûrement apparue au sein d’une société à l’aube de ses premières limites, bien avant qu’elle ne prenne forme et ne soit nommée dans un livre. Comme l’explique la psychanalyste Elisabeth Roudinesco :

« L’utopie est présente dans toutes les conceptions, idées, philosophies qui veulent changer le monde. (…) C’est un projet lointain, mais qui irrigue et nourrit l’espérance au cœur des sociétés. »

Les Grecs le font mieux

Chez les Grecs, dont le mot est issu, l’idée d’utopie est celle d’un monde idéal mais révolu, d’un mythe éteint dont on tire une certaine nostalgie, un monde harmonieux unissant les hommes et les Dieux. Le mot utopie n’est paradoxalement pas utilisé chez les Anciens mais apparaît pour la première fois en 1516 dans le livre Utopia dont nous parlions plus haut, inventé par l’humaniste anglais Thomas More.
Utopia dérive du préfixe privatif -u- ajouté à -tópos- (lieu, en grec) pour désigner un lieu qui n’est nulle part ou -eu-tópos- le lieu du bien.

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L’île d’Utopie, de Thomas More

En quête d’une terre lointaine et abondante

En effet, l’utopie est à la fois ‘u’ et ‘eu’ : un lieu inaccessible et inatteignable, mais offrant une vie meilleure. Au Moyen-Âge, en raison de la dureté de la vie, on commença à projeter un idéal dans lequel les hommes seraient libérés du mal, du travail ou de la faim. Le monde étant encore inconnu, l’imagination avait beaucoup à créer ! On connaît depuis longtemps l’Atlantide, cette île engloutie à jamais perdue, et More dépeint dans l’Utopie une île lointaine où « l’abondance étant extrême en tout, on ne craint pas que quelqu’un demande au-delà de ses besoins ».
Dès le XIIIe siècle, certains textes mentionnent le pays de Cocagne, « un lieu imaginaire où l’on trouve tout en abondance et sans effort, encourageant ainsi la cupidité et la paresse », que Brueghel peint en 1567. On y voit des hommes libérés de la nourriture, dans un paysage où rien ne manque et où tout semble disponible en tendant le bras, comme ces crêpes sur le toit, ou ce cochon prédécoupé qui bondit avec un couteau sur le dos tout comme l’œuf dur au premier plan, ou ce nuage de semoule dans lequel un homme plonge, au second plan :

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Le pays de Cocagne, Brueghel, 1567

Au nom du progrès

Grâce aux grandes expéditions nautiques, le monde est cartographié et il reste de moins en moins de place pour les terres inexplorées et idéalisées. Avec l’avènement du progrès, les idées des Lumières et l’élan de la Révolution française, le motif de l’utopie n’est plus celui d’une terra incognita à découvrir, mais s’inscrit plutôt dans un idéal à atteindre sur Terre. Vers 1810, on est convaincu que le Progrès va changer le monde ! On a foi en l’homme, on espère le triomphe de la morale et de la raison. Paul Signac signe également son tableau Au temps d’Harmonie avec un sous-titre qui en dit long : « L’âge d’or n’est pas dans le passé, il est dans l’avenir ».

utopie-vingtieme-siecleDans cet état d’esprit, l’illustrateur et romancier Albert Robida écrit une trilogie culte dans laquelle il plonge le lecteur dans un monde futuriste où la machine est l’égale de l’homme : Le Vingtième Siècle (1883), La Guerre au Vingtième Siècle (1887) et Le Vingtième Siècle, la vie électrique (1890).

Dans le premier livre, il envisage la mondialisation dans l’Hôtel International, où « les voyageurs retrouvent, dès leur arrivée, les lignes de leur architecture nationale et ne quittent pas, pour ainsi dire, leurs habitudes ». Robida anticipe également les mouvements féministes et les révoltes menant au port du pantalon par les femmes. Il imagine une sorte de Skype permettant de se plonger dans l’atmosphère d’un lieu lointain tout en restant assis dans son canapé, ou invente l’audioguide du musée quand « instantanément un phonographe donne le nom du peintre, le titre du tableau ainsi qu’une notice courte mais substantielle ».

Plongé par cet élan positif apporté par le progrès, il met les inventeurs (et peut-être lui-même avec eux) sur un piédestal et imagine une avenue avec des statues à leur effigie pour souligner chaque découverte, car même « l’invention du pot indique le passage de l’état de nature à l’état de civilisation ». Sa vision optimiste et futuriste plonge le lecteur de l’époque dans un Paris technologique grouillant de véhicules volants, de publicités et de touristes.

Dans ses gravures extraites du premier livre, on voit des engins volants de toutes sortes, un restaurant flottant sur le toit de Notre-Dame, des embouteillages aériens, des maisons tournantes ou des publicités envahissant le moindre espace urbain (cliquez pour voir les photos en taille réelle) :

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L’artiste, par sa capacité à représenter les rêves, est un acteur majeur de l’utopie. Il met en scène les ambitions d’harmonie et de confiance, dans un élan fraternel d’intérêt général. En faisant rêver les hommes, les artistes favorisent ce rêve inconscient, pour construire une société meilleure.

De l’utopie à la dystopie

Mais avec l’évolution liée au progrès naissent les doutes et les limites possibles d’un monde que l’on croyait parfait. L’utopie, si elle projette l’imaginaire commun dans un monde idéalisé, souligne intrinsèquement les défauts et les vices du présent. S’il y a rêve et projection, c’est qu’il existe un désir de changement ou du moins un engouement pour quelque chose qui n’existe pas encore.

L’Utopie de Thomas More, en présentant un monde égalitaire et pacifiste, décriait déjà les inégalités et les vices de l’Angleterre du XVIe siècle. Sans plonger dans la dystopie, qui dépeint une société généralement totalitaire et dotée des pleins pouvoirs dans laquelle l’homme n’est qu’un pion, il semblerait qu’il y ait toujours un ver dans le fruit…

Vingt ans avant Robida, Jules Verne, étonnamment pessimiste, imagine le Paris du XXe siècle. Écrit en 1860, il décrit la capitale 100 ans plus tard, en 1960, avec une vision plus sombre que Robida. Il ne sera publié qu’en 1994 chez Hachette, son éditeur affirmant à l’époque que « personne aujourd’hui ne croira à vos prophéties ». Dans ce roman futuriste, la technologie et la finance sont les deux principes moteurs de la société, où « l’important, en effet, n’est pas de se nourrir, mais de gagner de quoi se nourrir » et où l’art et ses dérivés, jugés ni utiles ni productifs, sont abandonnés.

L’illustrateur François Schuiten dessine les images du roman, dans le style des gravures du XIXe siècle. La couverture, qui date de 1995, rappelle les techniques d’impression des livres anciens. Nous reviendrons plus loin sur l’œuvre de François Schuiten.

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Dans le Paris du XXe siècle, Jules Verne anticipe l’influence de l’anglais sur le français, l’abandon du grec et du latin à l’école, l’augmentation drastique du trafic motorisé, l’essor de la robotique, de l’intelligence artificielle et de la surveillance de l’individu. Un Paris qui semble décalé par rapport à notre présent, mais qui est déjà alarmant sur certaines déviances que nous vivons aujourd’hui.

L’échec de la mise en œuvre

Ces sociétés « parfaites » sont souvent des lieux de contrôle bienveillant, de soumission à une loi suprême (bien que bonne), et de vie communautaire où l’individu n’a pas sa place en dehors du groupe. Comme beaucoup de théories, l’idée est bonne mais inapplicable en pratique. Au 20ème siècle, ce genre d’utopie a donné naissance à des monstres, que ce soit le nazisme, le communisme de Staline, ou des projets urbains grandiloquents qui n’ont jamais vraiment été réalisés, voire qui ont échoué comme ceux dont nous avons parlé dans notre article sur le plan du métro parisien comme EPCOT ou la Saline Royale.

Si vous voulez aller plus loin, Brasilia, les villes de Le Corbusier ou Auroville sont un des exemples évoqués dans cet article sur l’architecture vouée à l’échec des villes utopiques.

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La ville futuriste et utopique de Brasilia. Crédits : Claude-Meisch

De l’artiste au créatif : réaliser ou vendre des rêves

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Au XXe siècle, avec l’essor des progrès technologiques en matière d’impression et l’utilisation croissante de la photographie, les artistes cèdent progressivement la place aux créatifs, qui prennent alors le contrôle de la diffusion des messages utopiques.

Depuis le début de la publicité, les codes et les symboles sont les mêmes, puisés dans un idéal ancien : une posture rappelant un tableau de maître chez YSL (cf cette publicité pour le parfum Opium qui rappelle les odalisques ou la mort de Cléopâtre), des symboles mythologiques chez Chanel, de la musique aux références divines dans la publicité pour les rasoirs (« I’m your Venus »)…

Comme au temps des peintres, ces messages publicitaires visent à inciter les consommateurs à tendre inconsciemment vers un modèle utopique. La seule différence étant qu’au lieu d’aborder le bien commun et l’instauration d’une société fraternelle, ces messages de communication encouragent une consommation matérialiste et individualiste. Le créatif ne joue plus le même rôle.

Aujourd’hui encore, certains artistes nous incitent à plonger dans le futur et à remettre en question nos habitudes. C’est le cas de l’illustrateur François Schuiten.

Le futur en bande dessinée

A l’occasion du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, le scénariste Benoît Peeters est venu nous parler de sa vision des villes futuristes qu’il a cartographiées et inventées avec son collègue dessinateur François Schuiten (celui qui a dessiné la couverture du livre de Verne, rappelez-vous), à travers leurs albums Cités Obscures, et plus récemment dans Revoir Paris.

Peeters et Schuiten se sont rencontrés en 1968, non pas sur les barricades mais sur les bancs de l’école. L’un dessine, l’autre écrit. Ils lancent un journal scolaire, se perdent de vue pendant quelques années, puis se retrouvent pour poursuivre leur aventure. Peeters devient un spécialiste de Tintin et un théoricien de la bande dessinée et du story-board, Schuiten fait partie de la bande Métal Hurlant, le magazine fondé par Les Humanoïdes Associés qui regroupe les bandes dessinées de science-fiction et publie de nombreux artistes phares de la bande dessinée.

De cette amitié sont nées les Cités Obscures en 1983, un corpus d’albums de science-fiction se déroulant dans des villes futuristes invisibles aux humains, sur une planète cachée entre l’axe Terre-Soleil.

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Les villes, Brüsel, Pârhy, Urbicande ou Alaxis, reposent sur un imaginaire fantastique mais cohérent, soutenu par des personnages et des points de vue variés, laissant planer le mystère. Chaque détail est plausible, chaque machine est réalisable. Schuiten est un architecte du dessin ou un dessinateur-architecte, et le caractère des villes prend souvent le pas sur celui des personnages.

Un avenir alarmant

Les albums parlent du réchauffement climatique faisant dériver les icebergs vers l’Égypte, des déchets surabondants et du casse-tête du recyclage, devenant un métier extrêmement populaire…. Ils illustrent des villes verticales à l’extrême comme Lyon (photo ci-dessous, à gauche, puis les 2 suivantes pour les détails), ou des serres géantes entretenues par des laveurs de vitres, des rues recouvertes d’autoroutes ou de machines volantes.
Ces villes imaginées sont inspirées des livres de Verne, Robina ou Kafka, et des grands films de SF dystopiques comme Blade Runner, Metropolis ou Brazil, comme illustré ci-dessous.

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Lyon et Paris dans un futur imaginé

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La canopée verticale des immeubles à Lyon, détail

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Fourvière au milieu de la ville futuriste, detail

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Metropolis, 1927

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Metropolis, 1927

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Comme l’explique Peeters, ces mondes ne sont ni des utopies ni des visions désirées du futur. Il semblerait qu’ils soient nés d’un rêve, d’une représentation futuriste de la ville ni idéale ni plausible, avec toujours un ver dans la pomme. Ce sont des visions du monde un peu bancales, pour nous faire réagir comme l’aurait fait une vision utopique, sans nous en donner l’envie.

Un dôme sur Paris

Réalistes et peut-être nostalgiques, Peeters et Schuiten font revivre les Halles, reconstruites à l’identique dans l’album Revoir Paris, qui se déroule en 2156. Le vieux Paris, figé à jamais dans sa cloche où baigne une météorologie parfaite, permet de faire vivre aux touristes privilégiés une expérience parfaite, en flânant dans des immeubles haussmanniens aussi splendides qu’inhabités, ou destinés aux plus fortunés. Autour, la banlieue noire contraste avec cette bulle de mémoire intemporelle, et fait écho au Paris d’aujourd’hui. Les paysages rappellent certaines scènes de Blade Runner et les gravures de Robida, dans lesquelles l’homme est minuscule dans la folle grandeur de la ville. Comme l’explique l’écrivain :

« Les lieux que nous imaginons sont des caricatures, où nous mettons nos désirs et nos angoisses. »

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Les Halles de Paris reconstruites dans un écrin de verdure

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Paris sous sa cloche, inaccessible à la banlieue

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Au-dessus du dôme de Paris

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Le scénariste et le dessinateur soulignent ainsi le risque de trop vouloir faire de Paris une ville-musée, au risque de ne pas pouvoir la faire évoluer avec son temps, et d’en faire une sorte de boule à neige géante. Le rôle de ces dessinateurs et scénaristes est donc d’alarmer autant que de faire rêver.

La ville du futur, aujourd’hui

Certains artistes et architectes vivent déjà dans le futur, et imaginent les vraies villes de demain. D’autres, comme le photographe et architecte Cyrus Cornut, n’imaginent pas mais montrent des villes dans lesquelles « l’échelle humaine est réduite à néant. L’homme à l’avenir individualiste se perd dans l’océan urbain. Les maisons tombent, les gratte-ciel poussent ». Une vision brutale et inquiétante d’un présent très réaliste.

Avec son œil d’architecte, il compose des images qui ressemblent à des bandes dessinées futuristes, comme ici en Asie, où les lignes de béton dessinent des paysages déshumanisés :

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Crédit : Cyrus Cornut

Montrant la réalité, ces photographies donnent à réfléchir sur notre avenir, et interrogent la place de l’homme dans la ville.

Parmi les architectes qui imaginent la ville de demain, certains créent des projets utopiques tout droit sortis d’un film de science-fiction, en contrepoint des villes étouffantes photographiées par Cornut. Des représentations futuristes mais réelles.

Ville verte et ville-bijou, les eu-topies du présent ?

Imaginez une ville verte en plein désert. C’est ainsi que se dresse la ville de Masdar, aux Émirats arabes unis, une « source » écologique (masdar en arabe) construite depuis 2008 à quelques minutes de l’aéroport d’Abu Dhabi.

Les maisons, inspirées de l’architecture traditionnelle locale, côtoient les bâtiments d’affaires. Tous les bâtiments sont passifs donc ne consomment pas d’énergie et offrent une climatisation naturelle avec 10°C de moins qu’à l’extérieur. Le maître mot de cette réussite : le progrès technologique et écologique. Un grand champ de panneaux solaires alimente la ville, entièrement piétonne, et traversée par un réseau de véhicules électriques automatisés.
Masdar, qui accueille déjà plusieurs milliers de personnes, souhaite attirer les entreprises internationales : pas de taxes, une installation en 5 jours, un incubateur et un centre de recherche &développement écologique. Vous cherchez un nouveau bureau…?

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Avant tout, il faut se demander si ce genre de modèle, qui force la nature à s’épanouir dans le désert, est vraiment durable ou plutôt chimérique ? On parierait plus volontiers sur une ville comme Tafilatet en Algérie, une oasis qui promeut la permaculture dans la nature et la société, et qui semble destinée à un avenir plus vert et plus durable.

On pourrait écrire pendant des heures sur les projets futuristes qui verront bientôt le jour, notamment dans les mégapoles asiatiques. L’un des projets architecturaux les plus surprenants du moment est la réalisation du « joyau » de l’aéroport de Singapour, prévue pour 2019.
La structure du Joyau de Changi combine centre commercial, verrière suspendue, restaurant, hôtel et jardins, autour de la « plus grande cascade intérieure » (les Singapouriens aiment faire les plus grandes choses du monde). Sans oublier la fonction aéroportuaire, bien sûr. Une sorte de mini-ville dans la ville, où l’on peut s’amuser, manger, consommer, dormir et voyager.

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Jewel, le nouveau terminal de l’aéroport de Changi

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Le dôme Jewel

Cette sorte de structure futuriste impressionne par son excentricité et sa grandiloquence mais semble n’avoir d’autre fonction que d’être un eu-topie, un « lieu du bien », dans lequel tout le monde viendrait s’amuser et flâner. Cette construction est destinée à devenir un lieu fictif et concentré de confort, à l’image de Singapour, ville de consommation et de divertissement. Un peu comme Paris sous son dôme imaginé par Schuiten et Peeters, le Jewel sera réservé aux plus riches, sous une température idéale, loin des tracas du quotidien. Comme une représentation de la ville, idéalisée mais irréelle.

Pour rappel, la coupole de Schuiten sous laquelle dort un Paris idéal :

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Le Dôme de Paris

Comme nous l’avons vu, les projets de villes utopiques du passé ont été voués à l’échec, dépassés par les questions sociodémographiques. La clé du succès d’une ville utopique aujourd’hui serait-elle de la concevoir à petite échelle et de la réserver exclusivement aux élites (comme à Singapour) et aux investisseurs (à Masdar) ? Peut-être que, par définition, la ville u-topique doit rester un « lieu de nulle part » et continuer à exister dans l’imagination des hommes… ?

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