La liturgie de la parole : Le Seigneur parle à son peuple
Cet article est le deuxième d’une série visant à aider les fidèles à vivre la messe de manière plus profonde que jamais. Lisez les autres parties aux liens ci-dessous, et abonnez-vous à notre bulletin électronique pour être sûr de ne pas manquer la suite !
Partie 1 : Introduction
Partie 3 : Liturgie de la parole
Partie 4 : Liturgie de l’Eucharistie
Les bancs de nos églises commencent à se remplir à nouveau. Après un sombre carême sans messes, les portes des églises s’ouvrent à nouveau pour que les fidèles viennent participer à la Sainte Liturgie.
Avant la pandémie de COVID-19 et la fermeture de nos paroisses, la messe faisait probablement partie de notre routine hebdomadaire. Chaque week-end, nous nous réunissions au pied de l’autel comme un seul corps dans le Christ, offrant nos prières et recevant la plénitude du Christ dans l’Eucharistie. Cette routine d’assister à la messe chaque semaine est une bonne et belle partie de la foi chrétienne – « la source et le sommet », pour ainsi dire.
Cependant, le danger des routines est qu’elles peuvent commencer à perdre leur pouvoir d’endurance et leur sens avec le temps. Combien d’entre nous assistent à la messe chaque semaine simplement parce qu’ils y sont obligés et non parce qu’ils veulent vraiment la vivre dans sa plénitude ? Avons-nous perdu de vue la richesse de la liturgie et la manière dont chaque élément de celle-ci est destiné à nous rapprocher de Celui qui a donné sa vie par amour pour nous ? Si vous avez répondu oui à l’une ou l’autre de ces questions, alors la réouverture des messes présente une opportunité d’y entrer plus profondément que jamais auparavant.
Le Missel romain divise la messe en quatre parties principales. Jetons un coup d’œil à quelques-unes des riches significations et symbolismes des rites d’introduction et à la façon dont notre participation à la messe commence avant même que la cloche ne sonne.
Dépôt d’eau bénite
Dès le moment où nous mettons les pieds à l’intérieur de nos paroisses, le Christ nous invite à une communion profonde et intime avec lui dans la messe. Lorsque nous entrons dans le sanctuaire de notre paroisse, il est instinctif de tremper nos doigts dans le bénitier et de nous bénir avec le signe de la croix. Vous êtes-vous arrêtés pour réfléchir à la raison pour laquelle nous faisons cela ?
La réponse évidente est que cela sert de rappel de notre propre baptême, ce qui est vrai. Comme les Écritures nous le montrent à maintes reprises, l’eau est un symbole important dans la vie de l’Église. Le Catéchisme de l’Église catholique déclare : « Le symbolisme de l’eau signifie l’action de l’Esprit Saint dans le Baptême, puisqu’après l’invocation de l’Esprit Saint, elle devient le signe sacramentel efficace de la nouvelle naissance : de même que la gestation de notre première naissance a eu lieu dans l’eau, de même l’eau du Baptême signifie véritablement que notre naissance à la vie divine nous est donnée dans l’Esprit Saint. De même que » nous avons tous été baptisés par un seul Esprit « , de même nous sommes » abreuvés d’un seul Esprit « . Ainsi, l’Esprit est aussi personnellement l’eau vive qui jaillit du Christ crucifié comme sa source et qui jaillit en nous pour la vie éternelle » (CEC 694).
Mais il y a une signification encore plus profonde à la bénédiction avec l’eau bénite que l’on trouve en regardant l’Église primitive. Avant d’entrer dans un espace sacré, il était courant que les adorateurs se » purifient » avec de l’eau. Si cette pratique avait pour but d’éliminer la saleté physique du corps, elle symbolisait également l’élimination de la crasse spirituelle qui s’accumule dans l’âme. Comme l’a écrit saint Clément d’Alexandrie : « Le meilleur bain est donc celui qui enlève la pollution de l’âme et qui est spirituel. De quoi la prophétie parle expressément : ‘Le Seigneur lavera les souillures des fils et des filles d’Israël, et purgera le sang du milieu d’eux.
Avec cette purification rituelle, nous sommes maintenant prêts à entrer dans le festin sacré qui nous attend.
Génuflexion + Silence
Alors que nous nous dirigeons vers notre siège dans le banc, l’église est silencieuse. Avant de nous asseoir, encore une fois, il est instinctif de faire une génuflexion, ou de nous agenouiller, vers le tabernacle dans un geste de révérence envers le Christ. Historiquement, l’acte de génuflexion était réservé aux dirigeants et aux rois en signe de soumission et de respect. De la même manière, nous, catholiques, faisons une génuflexion devant le véritable « roi des rois » lorsque nous entrons dans l’église pour honorer celui qui est présent dans le Saint Sacrement.
Le silence de l’église avant le début de la messe devrait être une occasion pour nous de simplement demeurer avec le Seigneur. Dans le silence, nous pouvons écouter plus attentivement la voix du Seigneur et ce qu’il pourrait nous demander d’offrir dans le sacrifice de la Messe. C’est une occasion de calmer nos cœurs, de rendre captives toutes les pensées vagabondes, de faire taire nos soucis et nos anxiétés, et de simplement exister en présence du Très Saint.
Procession d’entrée
La cloche sonne. Tout le monde se lève. La musique commence et une procession entre dans l’église, signifiant le début de la messe. Dans une messe dominicale typique, la procession tend à suivre cet ordre général : Les servants d’autel tiennent la croix de procession (Crucifix), les servants d’autel tiennent les bougies, le diacre tient l’Évangile, suivi du prêtre. Bien que cet ordre puisse sembler aléatoire, il est conçu à dessein.
La Croix processionnelle mène la procession, proclamant le Christ crucifié comme la raison du rassemblement. Les cierges, parfois en cire d’abeille et les mèches enflammées, signifient le Christ comme la lumière du monde ; la cire et la flamme symbolisent également la double nature de l’existence du Christ, à la fois humaine et divine. Le diacre portant les Évangiles représente à la fois les Paroles du Christ et le Verbe fait chair dans le Christ. Enfin, le Christ lui-même est représenté dans le prêtre, qui agit en la personne du Christ lorsqu’il célèbre la Sainte Liturgie.
(Photo de Daniel Petty/Denver Catholic)
Alors que la précession fait son chemin à travers le Corps du Christ dans les fidèles rassemblés et atteint l’autel, ils s’arrêtent pour s’incliner. Puis, le diacre et le prêtre embrassent tous deux l’autel en signe de vénération pour le saint sacrifice qui va s’y dérouler. L’autel lui-même représente le Christ, « la pierre rejetée par les bâtisseurs qui devient la pierre angulaire » (Psaume 118). Si l’on utilise de l’encens, c’est pour symboliser les prières et les peines de tous les fidèles rassemblés qui s’élèvent comme une fumée vers notre Père qui est aux Cieux (Psaume 141,2 et Apocalypse 8,4).
Signe de la Croix
Chaque messe commence de la même façon : le prêtre prononce les mots « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit… », et nous nous marquons du signe de la Croix. Le signe de la croix est une façon de reconnaître la raison pour laquelle nous sommes à la messe : pour adorer et remercier le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Mais plus important encore, c’est une marque de notre appartenance au Seigneur.
Le signe de la croix remonte au premier siècle du christianisme. Se marquer du signe de la croix au début de la messe est aussi une façon de se rappeler que la messe est d’abord et avant tout une prière. D’une manière très réelle et très belle, en nous marquant, nous unissons nos prières à celles des premiers chrétiens ainsi qu’à celles des millions d’autres chrétiens dans le monde qui célèbrent la messe exactement au même moment.
Suivant le signe, le prêtre fait écho aux paroles de saint Paul, écrites dans le deuxième livre des Corinthiens : « La grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, et l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ». La salutation la plus courante est « Le Seigneur soit avec vous ». Lorsque nous répondons par les mots « Et avec votre esprit », nous reconnaissons le don de l’esprit que le prêtre a reçu lors de son ordination.
Acte pénitentiel
C’est un principe essentiel de la foi chrétienne que de reconnaître son propre péché et son imperfection. C’est précisément la raison pour laquelle le Christ est venu ; pour réconcilier l’humanité avec le Dieu qui l’a créée. À la messe, cette reconnaissance intervient surtout pendant l’acte pénitentiel. Alors que le prêtre nous implore de » rappeler nos péchés afin de nous préparer à célébrer les mystères sacrés « , il nous est demandé d’avoir une disposition pénitentielle et un cœur purifié avant de nous engager dans la Sainte Liturgie.
Le prêtre conduit ensuite la congrégation dans une brève déclaration, appelée Confiteor en latin, en commençant par : » Je confesse, au Dieu tout-puissant, et à vous mes frères et sœurs, que j’ai grandement péché… « . En reprenant ces mots, les fidèles déclarent leur propre péché et demandent la miséricorde de Dieu. En nous frappant trois fois la poitrine en prononçant les mots » par ma faute, par ma faute, par ma faute la plus grave « , nous imitons un ancien symbole de contrition, décrit dans les Saintes Écritures comme le » battement de la poitrine » à plusieurs reprises.
Après cette déclaration, les fidèles récitent parfois le Kyrie Eleison, qui signifie en grec » Seigneur, prends pitié « . Plutôt que de mendier la miséricorde de Dieu, ces mots doivent être abordés comme une prière révérencieuse au Seigneur en remerciement de sa miséricorde et de sa grâce. Bien que nous ne le méritions pas, nous reconnaissons son amour infini pour nous lorsque nous répondons aux paroles du prêtre ou du diacre : « Seigneur, prends pitié. Christ, aie pitié. » Grâce à l’acte pénitentiel, nous sommes ainsi en mesure de participer à la célébration eucharistique avec un cœur pur ; il faut cependant noter que si l’on est sciemment en état de péché mortel à la messe, le sacrement de réconciliation est nécessaire pour recevoir l’Eucharistie.
Gloria
Après le Kyrie Eleison, les fidèles élèvent leurs voix dans le Gloria. Le Gloria est l’une des plus anciennes et des plus anciennes parties de la liturgie, datant des années 100. Les premiers mots du Gloria, « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté… » font écho aux paroles des anges aux bergers la nuit de la naissance de Jésus.
De manière très réelle, en chantant le Gloria, nous unissons nos voix à celle des anges du ciel dans un chœur triomphant de louanges au Seigneur. C’est un chœur qui transcende les âges et qui évoque les réalités spirituelles et métaphysiques qui s’opposent aux réalités terrestres dans la Sainte Messe. C’est un chant qui a été, est et sera chanté pour l’éternité.
Collecte
Enfin, avant d’entrer dans la liturgie de la parole, le prêtre conduit la congrégation dans une prière appelée la Collecte. Cette prière est destinée à « recueillir » les prières des fidèles et à les unir aux mystères sacrés qui se produisent au cours de la messe. Comme l’indique l’Instruction générale du Missel romain : « Le prêtre prononce la prière habituellement appelée ‘Collecte’ et par laquelle le caractère de la célébration trouve son expression. »
Avec nos âmes maintenant purifiées, nos esprits maintenant calmes et nos cœurs maintenant purifiés et ouverts au Seigneur, nous sommes prêts à nous engager dans la Sainte Messe et à recevoir Jésus dans l’Eucharistie.