Démocratie athénienne : un bref aperçu

Août 30, 2021
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Christopher W. Blackwell, édition du 28 février 2003

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– Démocratie athénienne : le Conseil –

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Athènes.

Le Conseil des 500 représentait le gouvernement à plein temps d’Athènes. Il était composé de 500 citoyens, 50 de chacune des dix tribus, qui siégeaient pendant un an. Le Conseil pouvait émettre des décrets de son propre chef, concernant certaines questions, mais sa principale fonction était de préparer l’ordre du jour des réunions de l’Assemblée. Le Conseil se réunissait pour discuter et voter sur des « décrets préliminaires » (probouleumata, προβουλεύματα), et tous ceux qui passaient le vote du Conseil passaient en discussion et en vote à l’Assemblée.

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Aeschines (Aeschin. 1).
Andocides (Andoc. 2).
Aristote (Aristot. Pol.).
Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Chaque membre du Conseil (boule, βουλή) était un conseiller (bouleutes, βουλευτής, au pluriel, bouleutai) (voir par exemple Aeschin. 1.104 ; Andoc. 2.14). Aristote cite le service au conseil parmi les fonctions tirées au sort (Aristot. Ath. Pol. 62.1). Il dit ailleurs que dans une cité démocratique, le Conseil était le plus important conseil de magistrats (Aristot. Pol. 1322b). Pendant la majeure partie des 5e et 4e siècles avant notre ère, les citoyens étaient payés pour leur participation au Conseil (Aristot. Ath. Pol. 62.2), et chaque citoyen pouvait siéger au Conseil deux fois dans sa vie (Aristot. Ath. Pol. 62.3).

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Plato (Plat. Apol.).

Bien que la participation au Conseil était rémunérée, et considérée comme une charge, elle semble également avoir été considérée comme une partie non exceptionnelle de la vie d’un citoyen, plutôt qu’une partie d’une carrière politique. Dans l’Apologie de Socrate de Platon (un récit, peut-être en grande partie fictif, du discours prononcé par Socrate lors de son procès pour impiété), Socrate affirme avoir siégé au Conseil (Plat. Apol. 32a-b), mais dit aussi n’avoir jamais participé à la politique (Plat. Apol. 31c-d). Ainsi, dans le récit de Platon, il semble que le service au Conseil n’indique pas une ambition politique, ni même un intérêt particulier pour la politique.

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Avant de prendre place au Conseil, les conseillers nouvellement sélectionnés devaient subir un examen (dokimasia), une vérification de leur aptitude à servir (Aristot. Ath. Pol. 45.3).

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Lysias (Lys. 26).

Lysias affirme que la loi du scrutin était principalement destinée à refuser les fonctions politiques aux hommes qui avaient participé à l’un des coups d’État oligarchiques de courte durée du Ve siècle avant notre ère, ou à la tyrannie des Trente (ces événements sont discutés ci-dessus) (Lys. 26.9-10). Mais le contrôle était une institution largement importante dans la démocratie athénienne, et la déclaration de Lysias est probablement trop étroite pour refléter la réalité strictement historique.

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).
Lysias (Lys. 15).
Aeschines (Aeschin. 1).
Démosthène (Dém. 44).
Lysias (Lys. 26).

Les neuf archontes subissaient un examen avant d’entrer en fonction (Aristot. Ath. Pol. 55.2), tout comme les dix généraux (Lys. 15.1-2), ainsi que les prêtres, les avocats, les hérauts et les ambassadeurs (Aeschin. 1.19-20). En fait, selon Eschine, tout citoyen pouvait demander à tout autre citoyen de se soumettre à un examen à tout moment, afin de déterminer s’il méritait le privilège de parler devant l’Assemblée (Eschine. 1.32). En outre, tout jeune homme athénien subissait un examen devant les membres de son dème avant d’être inscrit sur la liste des citoyens (Dém. 44.41 ; Lys. 26.21).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

L’examen des conseillers nouvellement sélectionnés était géré par les Thesmothetae, les six inférieurs des neuf archontes (Aristot. Ath. Pol. 59.4), mais c’est le Conseil sortant qui décidait si chacun des 500 nouveaux conseillers était éligible à la fonction (Aristot. Ath. Pol. 45.3).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).
Xénophon (Xen. Mem.).

Ce contrôle prenait en compte presque tous les aspects de la vie d’un citoyen, publique et privée, et nous pouvons apprendre beaucoup sur les valeurs de la démocratie athénienne à partir des questions posées lors d’un contrôle, et des motifs pour lesquels un candidat pouvait échouer à son contrôle. Selon Aristote, on demandait à un candidat au Conseil : « Qui est ton père et à quel dème appartient-il, et qui est le père de ton père, et qui est ta mère, et qui est son père et quel est son dème ? Puis s’il a un Apollon familial et un Zeus domestique, et où se trouvent ces sanctuaires ; puis s’il a des tombes familiales et où elles se trouvent ; puis s’il traite bien ses parents, et s’il paie ses impôts, et s’il a fait son service militaire » (Aristot. Ath. Pol. 55.3-4). Selon Xénophon, on leur demandait également s’ils honoraient les tombes de leur famille (Xen. Mem. 2.2.13).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Après que le candidat ait répondu aux questions, et que les éventuels accusateurs se soient présentés, le Conseil votait à main levée (Aristot. Ath. Pol. 55.4). Selon Aristote, à l’origine, le vote du Conseil était le dernier mot dans un examen, mais à son époque (le milieu du 4ème siècle avant JC) « il y a un appel au jury-cour, et avec cela repose la décision finale quant à la qualification » (Aristot. Ath. Pol. 55.2).

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Lysias (Lys. 26).

Un passage d’un discours de Lysias confirme qu’un candidat rejeté par le Conseil pouvait faire appel à un jury, tout en notant que cet appel pouvait prendre du temps, et pouvait avoir pour conséquence que l’année commence sans un corps complet de magistrats en fonction (Lys. 26.6).

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Xénophon (Xen. Mem.).
Lysias (Lys. 30).
Apollodore (Dem. 59).
Démosthène (Dem. 24).
Andocide (Andoc. 4).
Lysias (Lys. 31).
Lysias (Lys. 26).

Les conseillers nouvellement nommés prêtèrent un serment dont les termes sont conservés par des mentions passagères dans diverses sources. Selon Xénophon, ils juraient « de conseiller selon les lois » (Xen. Mem. 1.1.18). Selon deux passages de Lysias, ils juraient « de conseiller ce qui était le mieux pour la cité » (Lys. 31.2 ; Lys. 30.10). Démosthène mentionne des conseillers jurant « de conseiller ce qui était le mieux pour le peuple » (Dém. 59.4), et ceci : « Je n’emprisonnerai pas non plus un citoyen athénien qui fournit trois personnes pour garantir sa dette, garants qui sont dans la même tranche d’imposition, sauf celui qui est reconnu coupable de conspirer pour trahir la cité ou subvertir la démocratie, ou celui qui a contracté pour collecter les impôts, ou son garant, ou son collecteur qui est en défaut » (Dém. 24.144). Un passage d’un discours attribué à Andocide affirme que le  » serment du peuple et du conseil  » comprenait la promesse  » de ne pas exiler, ni emprisonner, ni exécuter qui que ce soit sans procès  » (Andoc. 4.3). Selon Lysias, encore, les conseillers prêtaient serment, « de faire savoir s’il connaît quelqu’un qui a été tiré au sort mais qui n’est pas apte à siéger au Conseil » (Lys. 31.2), et « de ne couronner un homme comme digne d’une fonction publique qu’après l’avoir examiné minutieusement » (Lys. 26.8).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Cinq cents conseillers siégeaient au Conseil pour l’année, mais des préoccupations pratiques exigeaient qu’ils soient divisés en groupes plus petits. En conséquence, l’année législative était divisée en dix parties, chacune appelée « prytany » ; pour chaque prytany, les cinquante conseillers d’une des dix tribus servaient de « présidents », ou prytanes (Aristot. Ath. Pol. 43.2-3).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

L’ordre dans lequel les conseillers de chaque tribu servaient de présidents était aléatoire, déterminé par le sort (Aristot. Ath. Pol. 43.2). La détermination aléatoire semble avoir eu lieu à la fin de chaque prytanie (plutôt que tous en même temps au début de l’année), de sorte que personne ne pouvait prédire quelle tribu servirait ensuite. Une inscription fait référence aux « présidents, quels qu’ils soient, qui occuperaient cette fonction après la tribu d’Oineis » (IG II2 553.16-17). Lorsque le décret a été rédigé, les conseillers de la tribu d’Oineis exerçaient la fonction de prytanes, ou présidents ; le décret devait faire référence au groupe suivant de présidents, mais ce groupe n’était manifestement pas connu. Nous pouvons donc en déduire que la sélection a dû avoir lieu vers la fin d’un prytane. De toute évidence, au cours du neuvième prytany de l’année, il serait évident que la tribu qui n’avait pas encore servi détiendrait la présidence pour le dernier prytany.

Cette randomisation élaborée de la présidence était probablement destinée à limiter les possibilités de corruption. Personne ne pouvait prévoir d’introduire des affaires au Conseil lorsqu’une tribu particulière détenait la présidence, et aucun conseiller ne pouvait savoir à l’avance quand il servirait en tant que président.

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Les présidents prenaient leurs repas ensemble dans le Tholos, la « Maison ronde ». Ils planifiaient et organisaient les réunions du Conseil et affichaient à l’avance un ordre du jour pour chaque réunion (Aristot. Ath. Pol. 43.3).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).
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Athènes.

Aristote nous dit que « Il y a un président des présidents, un homme, tiré au sort ; cet homme préside pendant une nuit et un jour – pas plus – et ne peut devenir président une seconde fois » (Aristot. Ath. Pol. 44.1). Ce président gardait les clés des trésors et des archives d’Athènes, ainsi que le sceau de l’État (Aristot. Ath. Pol. 44.1).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).
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Athènes.

En plus d’une réunion quotidienne de tous les présidents, le président et un tiers des présidents devaient être constamment de garde dans le Tholos (Aristot. Ath. Pol. 44.1) ; vraisemblablement, seul le président était de garde pendant 24 heures complètes, et les autres présidents pouvaient diviser la journée en quarts de 8 heures. Ces hommes, de garde dans le Tholos, représentaient l’ensemble du gouvernement d’Athènes en temps de crise, du moins jusqu’à ce que le Conseil ou l’Assemblée plénière puisse être convoqué. Les hérauts et les envoyés des autres États se présentaient d’abord aux présidents dans le Tholos, de même que les messagers porteurs de lettres officielles (Aristot. Ath. Pol. 43.6).

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Macédoine.
Elateia.
Thèbes.
Athènes.

Démosthène décrit une scène dramatique, qui montre clairement la fonction des présidents et du président. En 339 avant notre ère, Philippe de Macédoine fait marcher son armée vers le sud et s’empare de la ville d’Elateia, menaçant ainsi Thèbes et le voisin méridional des Thébains, Athènes. Démosthène décrit ce qui s’est passé lorsque la nouvelle de cette menace est arrivée à Athènes :

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Démosthène (Dém. 18).
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Elateia.

« Le soir était déjà tombé lorsqu’un messager arriva apportant aux conseillers présidents la nouvelle qu’Elateia avait été prise. Ils étaient en train de souper, mais ils se levèrent instantanément de table, débarrassèrent les stands de la place du marché de leurs occupants et déplièrent les haies, tandis que d’autres convoquaient les commandants et ordonnaient la présence du trompettiste. L’agitation se répandit dans toute la ville. Le lendemain, à l’aube, les présidents convoquèrent le Conseil à la Maison du Conseil, et les citoyens affluèrent vers le lieu d’assemblée. Avant que le Conseil ait pu présenter les affaires et préparer l’ordre du jour, tous les citoyens avaient pris place sur la colline. Le Conseil arriva, les conseillers qui le présidaient rendirent officiellement compte des renseignements qu’ils avaient reçus, et le messager fut introduit » (Dém. 18.169-170).

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Aristote (Aristot. Ath. Pol.).
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Athènes.

Donc, en cas de crise, la sécurité d’Athènes reposait d’abord entre les mains des présidents et du président. Il convient de noter que, comme il y avait 354 jours dans l’année législative (Aristot. Ath. Pol. 43.2), plus des deux tiers de tous les conseillers servaient de président pendant une nuit et un jour dans une année donnée.

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Athènes.

Il y a d’autres implications, si nous acceptons l’estimation de deux érudits selon laquelle en 400 avant J.-C. il y avait environ 22 000 citoyens masculins adultes – il n’entre pas dans le cadre de cet article d’en donner les preuves et la justification, mais les arguments sont présentés dans Victor Ehrenberg, The Greek State, 2e édition anglaise (Methuen, 1969) 31, dont l’estimation est de 20 000-25 000, et dans A.W. Gomme, The Population of Athens in the Fifth and Fourth Centuries BC (Blackwell, 1933) 26, dont l’estimation est de 22 000.

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Xénophon (Xen. Mem.).
Aristote (Aristot. Ath. Pol.).

Un citoyen devait avoir 30 ans pour servir comme conseiller (Xen. Mem. 1.2.35). Pour les besoins de l’argumentation, nous pourrions supposer que le citoyen moyen aurait alors une vie politique active de 30 ans, jusqu’à 60 ans. Pendant cette période, il devrait y avoir environ 10 000 présidents, chacun contrôlant le sceau de l’État et les trésors, et présidant les présidents du Conseil pendant un jour et une nuit (Aristot. Ath. Pol. 44.1). Comme personne ne pouvait être président deux fois (Aristot. Ath. Pol. 44.1), cette fonction devait revenir à 10 000 Athéniens différents. Il s’ensuit donc qu’environ la moitié de tous les citoyens athéniens auraient, à un moment donné de leur vie, le privilège et la responsabilité d’occuper cette fonction, sans doute l’équivalent le plus proche d’un chef de l’exécutif dans la démocratie athénienne.

Plus important que toute autre fonction du Conseil était son rôle dans la préparation de l’ordre du jour des réunions de l’Assemblée, où tous les citoyens athéniens se réunissaient pour discuter et voter les décrets.

Bien que tout citoyen masculin était invité à prendre la parole dans une Assemblée et que tous les citoyens masculins pouvaient voter, les sujets de discussion et de vote étaient limités par ce qui s’apparentait à un système de freins et contrepoids entre l’Assemblée et le Conseil.

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Démosthène (Dém. 23).
Suda.

Le Conseil votait sur des décrets préliminaires (probouleumata, ou au singulier, probouleuma, προβούλευμα) (Dém. 23.92). Selon le lexique de la langue grecque du Xe siècle de notre ère, le Suda, un probouleuma était  » Ce qui a été voté par le Conseil avant d’être présenté au Peuple  » (Suda pi,2349). Un passage du discours de l’orateur Démosthène contre Neaira illustre le fonctionnement d’un probouleuma :

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Apollodore (Dem. 59).
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Eubée.
Olynthe.

« Vous étiez alors sur le point d’envoyer toutes vos forces en Eubée et en Olynthe, et Apollodore, qui était l’un de ses membres, présenta au Conseil une motion, et la porta comme un décret préliminaire (probouleuma) à l’Assemblée, proposant que le peuple décide si les fonds restant des dépenses de l’État devaient être utilisés à des fins militaires ou pour des spectacles publics. Car les lois prescrivaient qu’en cas de guerre, les fonds restant des dépenses de l’État devaient être consacrés à des fins militaires, et Apollodore estimait que le peuple devait avoir le pouvoir de faire ce qu’il voulait des siens ; et il avait juré que, en tant que membre du sénat, il agirait dans l’intérêt du peuple athénien, comme vous en avez tous été témoins lors de cette crise  » (Dém. 59.4).

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Apollodore (Dém. 59).
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Athènes.

Dans cette affaire, une loi existante exigeait que tout surplus de fonds dans le trésor d’Athènes soit utilisé à des fins militaires. Mais malgré cette loi, Apollodorus voulait que l’Assemblée discute de la manière de dépenser ces fonds. Apollodore porta donc la question devant le Conseil, qui vota la création d’un décret préliminaire. Le conseil a approuvé le décret préliminaire. Ce décret préliminaire permettait à l’Assemblée de discuter de la manière de dépenser l’argent. Démosthène poursuit en disant que l’Assemblée a voté, à l’unanimité, pour dépenser l’argent pour l’armée (Dém. 59.5).

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Eubée.
Olynthe.

Ainsi, après cette longue procédure, la démocratie athénienne a fait avec son argent précisément ce qu’une loi existante exigeait. Mais le mécanisme du Conseil, de son probouleuma et de l’Assemblée a permis à tous les citoyens de délibérer, de manière ordonnée, sur la mesure dans laquelle la loi existante était appropriée dans ces circonstances, une guerre en Eubée et autour d’Olynthe.

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Citium.
Cypre.
Athènes.

Une inscription qui survit en assez bon état illustre de façon vivante le déroulement d’une motion réelle à travers le Conseil, à l’Assemblée par le biais d’un décret préliminaire, et dans le corps de la politique athénienne comme un décret du peuple athénien. Cette inscription date d’environ 333 avant Jésus-Christ, et a à voir avec une demande de certains marchands de la ville de Citium sur l’île de Chypre ; ces marchands sont venus au Conseil athénien pour demander la permission de construire un temple à Aphrodite, la déesse protectrice de Chypre, où les natifs de Chypre pourraient se recueillir pendant qu’ils visitent ou vivent à Athènes (IG II2 337).

Il est important de noter que le texte et la traduction donnés ici omettent toute indication sur l’aspect réel de l’inscription, et sur la mesure dans laquelle les éditeurs modernes ont rempli les sections manquantes ; ce qui apparaît ici est considérablement nettoyé. Il peut servir à illustrer le fonctionnement du Conseil, mais ne doit pas être pris comme une indication de la bonne façon de présenter et de lire une inscription.

Voici l’inscription, IG II2 337 :

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Citium (dans le texte comme « Citiens »).

« Dieux. Lorsque Nikokratos était archonte, dans la première prytanie (celle de la tribu Aegeis) : Théophilos du dème Phégous, l’un des Proedroi, mit cette question au vote : Le Conseil a décidé (après qu’Antidotos, fils d’Apollodoros, du dème Sypalettos, ait présenté la motion) : En ce qui concerne ce que disent les Citiens au sujet de la fondation du temple d’Aphrodite, le Conseil a décidé que les Proedroi, ceux qui seront tirés au sort pour servir de Proedroi à la première Assemblée, présenteront les Citiens et leur permettront d’avoir une audience, et de partager avec le peuple l’opinion du Conseil, que le peuple, après avoir entendu les Citiens au sujet de la fondation du temple, et tout autre Athénien qui veut parler, décide de faire ce qui semble le mieux. Lorsque Nikokrates était archonte, dans la deuxième prytanie (celle de la tribu Pandionis) : Phanostratos du dème Philaidai, un des Proedroi, mit cette question aux voix : Le peuple décide (après que Lykourgos, fils de Lykophron, du dème Boutadai ait fait la proposition) : Concernant les choses pour lesquelles les marchands citiens ont résolu de faire une pétition, légalement, demandant au Peuple l’usage d’un terrain sur lequel ils pourraient construire un temple d’Aphrodite, il a semblé préférable au Peuple de donner aux marchands citiens l’usage d’un terrain sur lequel ils pourraient construire un temple d’Aphrodite, tout comme aussi les Égyptiens ont construit le temple d’Isis. »

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Citium (dans le texte comme « Citiens »).
Egypte (dans le texte comme « Égyptiens »).

Sur cette seule inscription, nous voyons tout le processus législatif. Dans le premier prytanée de l’année, Antidotos, un conseiller, a présenté une motion devant le Conseil concernant cette demande des Citiens. Un des Proedroi chargé de diriger la réunion du Conseil a mis la question au vote. Le Conseil a voté pour envoyer la question à l’Assemblée sans faire de recommandation à l’Assemblée pour ou contre la demande des Citiens. Ensuite, dans la deuxième Prytanie, Lykourgos, a fait une motion à l’Assemblée. La motion était en faveur de la demande des citadins, et elle fut mise au vote par Phanostratos, un conseiller faisant partie des Proedroi qui étaient chargés de diriger la réunion de l’Assemblée. Le peuple a voté sur la question, et les Citiens ont été autorisés à construire leur temple, tout comme (évidemment) certains Égyptiens avaient été autorisés à construire un temple à Isis.

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