Crise égyptienne (2011-2014)

Oct 2, 2021
admin

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Les Frères musulmans (MB) sont une organisation multinationale qui représente la communauté islamique sunnite et ses intérêts. MB a été fondée en Égypte par une personne nommée Hassan Al-Banna en 1928. Al-Banna était un instituteur qui a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de l’islam. Ce qui séparait Al-Banna des autres érudits islamiques était son idéalisme. En témoigne la facilité avec laquelle les enseignements d’Al-Banna sur l’islamisme sunnite et la manière dont il devrait être propagé et adopté au-delà de la juridiction du pays où il a été fondé, même après sa mort. On peut rappeler que les Frères musulmans ont été fondés à une époque où l’Égypte était sous la domination et le contrôle colonial du Royaume-Uni. Afin de permettre à l’organisation de se développer, ses dirigeants l’ont dépeinte (en paroles et en actes) comme une simple organisation religieuse qui soutient des causes civiques et sociales. Cela explique pourquoi le MB a été impliqué dans de nombreux programmes de construction de la communauté et de la nation pendant une grande partie de son histoire. Des exemples plus spécifiques desdits programmes comprennent, sans s’y limiter, la création d’hôpitaux et le lancement de programmes d’éducation et de moyens de subsistance.

Il est devenu clair par la suite que l’un des objectifs ultimes des Frères musulmans était de mettre fin à l’influence et au contrôle britannique sur l’Égypte. Avec le recul, il est clair que les Frères musulmans ont, en fait, pu accomplir cet objectif, comme en témoigne l’établissement de la République d’Égypte en 1952, suite à un coup de tat contre la monarchie égyptienne, et qui a conduit à l’élimination de toute présence militaire britannique dans le pays. Cette question fait encore l’objet de vifs débats, car la déclaration officielle de l’indépendance de l’Égypte vis-à-vis de l’Empire britannique a eu lieu en 1922 (Migiro 1). Les Frères musulmans ont été créés en 1928, et l’une des raisons de leur formation était l’influence continue de l’Empire britannique sur la politique égyptienne, même après la déclaration d’indépendance du pays. C’est quelque chose que le MB n’aimait pas.

Après la véritable séparation de l’Égypte du colonialisme britannique en 1952 (un succès pour le MB), l’organisation a dû se concentrer sur un nouvel objectif politique. Cet objectif était l’établissement d’un gouvernement égyptien régi par la charia (Ghattas 1). Dans le sillage de la révolution égyptienne de 2011, les Frères musulmans avaient exprimé leur soutien au renversement du président de longue date de l’époque, Hosni Moubarak, en faveur du président islamiste Mohamed Morsi, qui a finalement été remplacé par Abdel Fattah el-Sisi (commandant suprême des forces armées égyptiennes). Compte tenu des informations qui ont été recueillies sur les origines des Frères musulmans et leurs objectifs à long terme en Égypte et dans la région (région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord), l’idée que la révolution égyptienne n’était pas une manifestation civile spontanée, mais une démarche bien planifiée et orchestrée pour changer la structure politique de l’Égypte, en ligne de mire du plan à long terme des Frères musulmans pour installer un gouvernement islamiste sunnite en Égypte.

Régime des SCAFEdit

Article principal : Chronologie de la crise égyptienne sous le Conseil suprême des forces armées

Après la démission de Hosni Moubarak dans la nuit du 11 février 2011, le Conseil suprême des forces armées (SCAF) dirigé par le maréchal Mohamed Hussein Tantawi prend le contrôle du pays. Cette période a été marquée par d’importantes manifestations réclamant la fin du régime militaire et par de multiples tragédies, la pire étant la catastrophe du stade de Port Saïd. Malgré les turbulences de la période de transition en Égypte, les sondages ont montré que le SCAF jouit d’une large légitimité auprès du peuple égyptien et d’une confiance générale dans sa capacité à organiser des élections libres. Un sondage réalisé en octobre 2011 a montré que 91,7 % des Égyptiens font confiance aux SCAF pour mettre en place les conditions nécessaires à des élections libres. À l’époque, le SCAF avait un taux d’approbation général de 40,6 %. Les élections législatives ont eu lieu fin 2011 et ont été largement acceptées comme l’une des très rares élections libres et équitables de l’histoire moderne de l’Égypte. Le Parti de la liberté et de la justice (FJP) des Frères musulmans a obtenu 44% des sièges et le parti « salafiste » Al-Noor 25% des sièges, assurant ainsi une domination « islamiste » de plus de 69% du parlement.

Présidence de Mohamed MorsiEdit

Articles principaux : Élection présidentielle égyptienne, 2012 ; Chronologie de la crise égyptienne sous Mohamed Morsi ; et Manifestations égyptiennes de 2012-2013

En juin 2012, des élections présidentielles ont été organisées et Mohamed Morsi aurait remporté 51,7 % des voix contre 48,3 % pour Ahmed Shafik. Le président Morsi, membre dirigeant des Frères musulmans et du Parti de la liberté et de la justice (FJP), a démissionné de ces deux organisations et a pris ses fonctions le 30 juin 2012. Cela a marqué la fin de la période de transition du Conseil suprême des forces armées. Il convient de noter que le 14 juin 2012, deux jours seulement avant le second tour des élections présidentielles, la Cour suprême constitutionnelle d’Égypte, qui n’avait pas été modifiée depuis sa nomination par le régime de Moubarak, a rendu un jugement visant à dissoudre le parlement élu après la révolution et a décidé que le candidat soutenu par l’armée pouvait rester dans la course, dans ce qui a été largement considéré comme un double coup dur pour les Frères musulmans. Le SCAF a mis en œuvre cette décision le 16 juin 2012 et a interdit par la force aux députés d’entrer dans le bâtiment du Parlement. Le SCAF a également produit une « déclaration constitutionnelle » qui a donné aux responsables de l’armée, qui n’avaient pas non plus changé depuis le régime de Moubarak, des pouvoirs politiques exclusifs.

Ces actions ont été dénoncées comme un coup d’État par les dirigeants de l’opposition de toutes sortes et par beaucoup au sein de la Confrérie, qui craignaient de perdre une grande partie du terrain politique qu’ils avaient gagné depuis l’éviction de Hosni Moubarak 16 mois auparavant.

Le 22 novembre 2012, après s’être octroyé les pouvoirs de « protéger » le comité de rédaction de la constitution de la dissolution par la cour, et le pouvoir de légiférer sans contrôle judiciaire ou révision de ses actes jusqu’à l’élection d’un nouveau parlement, Mohamed Morsi a suivi ses décrets en faisant un effort pour faire passer un référendum sur un projet de constitution soutenu par les islamistes, qui a été rédigé par le comité de rédaction de la constitution qui a été élu par le parlement post-révolution.

Contestations massives et coup d’ÉtatEdit

Articles principaux : Manifestations égyptiennes de juin 2013 et Coup d’État égyptien de 2013

Un groupe de jeunes connu sous le nom de Tamarod, a affirmé avoir recueilli des millions de signatures appelant à la démission de Morsi. Le 30 juin, lors du premier anniversaire de l’élection de Morsi, des milliers de manifestants entourent le palais présidentiel dans la banlieue d’Héliopolis, exigeant la démission de Morsi. Une source militaire a affirmé que le nombre de manifestants atteignait jusqu’à 33 millions, cependant, des observateurs indépendants ont soulevé des inquiétudes quant à l’exagération sauvage du nombre de manifestants anti-Morsi réels, une étude d’expert statistique de la foule indiquant qu’un total d’un peu plus d’un million de personnes ont manifesté contre Morsi dans tout le pays.

Le 3 juillet, les forces armées égyptiennes, dirigées par Abdul Fatah al-Sisi, donnent suite à son ultimatum de 48 heures en réalisant un coup d’État évinçant le président Mohamed Morsi, suspendant la constitution, nommant le chef de la cour constitutionnelle comme dirigeant national par intérim et appelant à des élections anticipées.

Troubles post-coup d’ÉtatModifié

Article principal : Troubles post-coup d’État en Égypte (2013-2014)
Place Rabaa al-Adaweya bondée de partisans anti-coup d’État.

Des affrontements violents ont éclaté à la suite du coup d’État qui a suivi la destitution du président Mohamed Morsi par l’armée le 3 juillet 2013, au milieu de manifestations pour et contre le pouvoir de Morsi. Avant les manifestations antigouvernementales, de nombreux manifestants pro-Morsi se sont rassemblés près de la mosquée Rabia Al-Adawiya, à l’origine pour célébrer le premier anniversaire de l’investiture de Morsi, mais à la suite du coup d’État militaire, leur message a ensuite changé pour appeler au retour au pouvoir de Morsi et condamner les militaires. Des affrontements meurtriers ont éclaté pendant plusieurs jours, notamment le meurtre de 61 manifestants par les militaires au siège de la Garde républicaine le 8 juillet 2013 et un incident distinct le 27 juillet 2013 au cours duquel plus de 100 manifestants ont été tués par les forces de sécurité. Les deux incidents ont été décrits par les Frères musulmans comme des « massacres perpétrés par les forces de sécurité. »

Le 14 août 2013, les forces de sécurité ont effectué un raid sur les sit-in de Rabaa et Nahda, entraînant le massacre d’au moins 904 manifestants pro-Morsi. Human Rights Watch a qualifié cet événement de crime contre l’humanité et le gouvernement intérimaire nommé par les militaires a décrété un couvre-feu nocturne d’un mois, qui a été prolongé de deux mois supplémentaires.

Le 24 mars 2014, un tribunal égyptien a condamné à mort 529 membres présumés des Frères musulmans, accusés d’avoir attaqué un poste de police. En 2017, environ 60 000 prisonniers politiques selon des comptages indépendants et des groupes de défense des droits de l’homme ont été emprisonnés depuis le coup d’État.

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