Commentaire sur 1 Rois 17:8-16

Août 20, 2021
admin

La veuve de Sarephath travaille sous une condamnation à mort.

Cela façonne ses paroles et ses comportements :  » Je suis en train de ramasser deux ou trois bâtons, afin de rentrer chez moi et de le préparer pour moi et mon fils, pour que nous puissions le manger et mourir  » (1 Rois 17, 12). Comme Agar avant elle (Genèse 21:16), la veuve anonyme de Sarephath s’est résignée à ce qu’elle et son enfant descendent lentement aux enfers. Dans un grand désespoir, Élie trouve la veuve en train de préparer son propre « dernier repas ». Comme l’indiquent les récits d’Élie, cependant, le Dieu d’Israël se spécialise dans le fait de nourrir les affamés (1 Rois 17, 1-7) et de ressusciter les morts (1 Rois 17, 17-24). Et ce récit ne fait pas exception.

Comme dans le récit qui le précède immédiatement, Élie est conduit dans un nouveau lieu par la parole du Seigneur (1 Rois 17:2, 8-9). En apparence, ce sont des lieux de stérilité et de pénurie. Dans le récit précédent, par exemple, Élie reçoit l’ordre de  » se cacher près de l’oued Cherith  » (1 Rois 17, 3), à l’est du Jourdain. Le Wadi Cherith fournit de l’eau à Élie, et Dieu fait appel à des corbeaux pour apporter au prophète du pain et de la viande, matin et soir (1 Rois 17, 6). La création est appelée à pourvoir aux besoins du fidèle prophète de Dieu. En 17, 8-16, Dieu ordonne à Elie de se rendre à Sarepta, où une veuve (qui remplace les corbeaux) est chargée de le nourrir. À son arrivée, Élie découvre que la veuve est une source d’hospitalité improbable. En fait, elle manque tellement de nourriture qu’elle se prépare à sa propre mort (1 Rois 17:12).

Après être arrivé à Sarepta, Élie commande à la veuve de lui apporter un peu d’eau et un morceau de pain (1 Rois 17:10-11). En prêtant serment, elle confronte directement le prophète à la dure réalité de sa situation : « Le Seigneur ton Dieu est vivant, je n’ai rien de cuit, seulement une poignée de farine dans une jarre, et un peu d’huile dans une cruche ; je suis en train de ramasser deux ou trois bâtons, afin de rentrer chez moi et de le préparer pour moi et mon fils, pour que nous le mangions et que nous mourions. » La veuve contredit vivement ce qu’Élie sait par une promesse :  » J’ai ordonné à une veuve, là-bas, de vous nourrir  » (1 Rois 17, 9). Et c’est au milieu de cette contradiction que Dieu aura l’occasion d’agir.

Mais réfléchissons d’abord aux paroles d’Elie. Il parle comme un fou. Quand ses yeux ne voient que pénurie, il parle d’abondance. Le prophète suppose la provision, quand les paroles de la veuve ne parlent que de désolation. Elijah apporte une parole de foi dans un moment de profonde peur et de résignation. Après avoir entendu la veuve se préparer à la mort, Élie lui donne la même parole de promesse que Dieu a donnée à Agar :  » Ne crains pas  » (1 Rois 17, 13 ; cf. Genèse 21, 17). Le prophète poursuit en parlant comme si la promesse de Dieu était déjà accomplie :  » Ne crains pas… mais fais-moi d’abord un petit gâteau et apporte-le-moi, et ensuite fais-en quelque chose pour toi et pour ton fils  » (1 Rois 17, 13). Les paroles d’Elie, bien que semblant absurdes, invitent en fait la veuve à participer à la nouvelle réalité que les promesses de Dieu étaient en train de créer, mais qui, pour le moment, restent cachées à la vue.

Elijah clarifie ensuite davantage les promesses de Dieu : « Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : La jarre de farine ne se videra pas et la cruche d’huile ne manquera pas jusqu’au jour où le Seigneur enverra la pluie sur la terre » (1 Rois 17:14). Dieu fournira à la veuve et à son fils les moyens de survivre à cette terrible sécheresse, dont il est responsable (cf. 1 Rois 17, 1-7). Comme Agar et son fils, cette veuve et son fils ne sont pas oubliés par le Dieu d’Israël, qui remarque la perte d’un seul moineau (Matthieu 10, 29-31). Condamnée à la faim, à la mort et à la souffrance, la veuve reçoit une nouvelle parole qui annule sa condamnation à mort initiale. La mort est engloutie dans la promesse, le désespoir dans l’espoir. Le renversement de la mort dans cette histoire (vv. 8-16) anticipe le renversement littéral de la mort dans la suivante (vv. 17-24).

Animant cette histoire est la contradiction douloureuse entre la parole de promesse de Dieu et une condamnation à mort. Le ministère d’Elie dans cette histoire est d’apporter une parole de l’extérieur qui fait taire et finalement annule la sentence de mort reposant sur la tête de la veuve et de son fils. Ce don gracieux du salut se présente sous la forme d’une subsistance – le pain quotidien. Si la plupart d’entre nous ne prêcheront pas à des personnes victimes de la sécheresse, nous prêcherons à des personnes qui vivent de diverses manières sous le coup d’une condamnation à mort. Et comme Elie, nous sommes aussi appelés à apporter une parole de promesse de l’extérieur qui les soutienne.

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