Comment calmer l’amygdale hyperactive
Ce billet a été initialement publié le 18 septembre 2018. Il a été édité et republié le 15 juillet 2019.
Distinctement, je me souviens d’un jour de septembre où je me sentais comme la meilleure version de moi-même… pendant un certain temps. Roulant à travers les conférences téléphoniques, je disais ce que je voulais, j’écoutais quand il le fallait et je promouvais les bonnes idées. Je me sentais libre et forte. Puis j’ai eu Bill au téléphone. Quelque chose dans l’attitude distante de Bill m’a fait me sentir plus petite. Puis il m’a repoussé d’une manière que j’ai interprétée comme un rejet de mes idées. Je fais face à des personnes et des situations difficiles tous les jours, mais celle-ci a déclenché une réaction dans mon cerveau. Et à partir de là, je n’étais tout simplement plus mon meilleur moi.
Les effets physiques d’un détournement de l’amygdale
Dans son livre Le corps garde le score, le Dr Bessel Van Der Kolk appelle l’amygdale le « détecteur de fumée » de votre cerveau. Elle détecte la peur et prépare votre corps à une réaction d’urgence. Lorsque vous percevez une menace, l’amygdale pompe des hormones de stress dans votre corps. Cette fonction profondément instinctive est la réaction de combat, de fuite ou de congélation que Daniel Goleman appelle un « détournement de l’amygdale ». Comme le disent les psychologues, « vous avez été déclenché ».
Etre déclenché a un fort effet physique. Votre rythme cardiaque s’accélère, votre respiration devient plus superficielle, vos membres ou votre voix peuvent trembler, votre gorge se resserre et votre cou se tend. La médiatrice de conflits Diane Musho Hamilton souligne que ces réactions ne sont « pas destinées à la relaxation. Elles sont conçues pour nous pousser à l’action »
De plus, lorsqu’elle est détournée, l’amygdale ferme la voie neuronale vers votre cortex préfrontal. Cela crée un effet de désorientation, limitant votre capacité à voir d’autres perspectives et réduisant votre fonction de mémoire. Il est alors difficile de se souvenir de tous les faits, y compris de ce qui peut être bon chez vous et chez les autres.
Lorsque l’amygdale mène la danse, vous n’êtes pas le meilleur de vous-même. Vous devez trouver des moyens de réguler votre système nerveux et de développer des façons plus libres et plus utiles d’interagir.
4 étapes pour gérer votre amygdale hyperactive
De nos jours, la plupart des gens ont une amygdale hyperactive. Que ce soit à cause d’une conversation difficile, d’une réponse grossière ou d’un sentiment d’intimidation face à une situation. Vous et moi n’allons jamais éviter les effets contraignants d’une amygdale déclenchée. Cela fait partie de l’être humain. Nous pouvons toutefois gérer notre esprit et notre corps pour être au mieux de nos capacités. Voici quatre étapes pour y parvenir :
- Réalisez que vous avez été déclenché. La métacognition, c’est-à-dire la capacité de réfléchir à ce que l’on pense, est une compétence de haut niveau que les plus performants maîtrisent. Vous pouvez aussi le faire. Remarquez des changements dans votre tonalité, des serrements d’estomac, ou une envie soudaine d’exploser ou de courir. Dans ces moments, dites-vous (et parfois à la personne en face de vous, si vous avez une grande confiance) : » Je me sens déclenché en ce moment. »
- Laissez tomber l’histoire. Cette excellente suggestion vient de Musho Hamilton, qui dit que c’est l’étape la plus difficile. « Nous devons complètement laisser aller l’esprit qui pense et qui juge », explique-t-elle. « Lorsque nous nous sentons menacés, l’esprit se remplit immédiatement de toutes sortes de pensées et d’histoires difficiles sur ce qui se passe. Mais nous devons être prêts à oublier l’histoire, juste pour une minute. Ce n’est pas que nous avons tort, mais nous serons beaucoup plus clairs dans nos perceptions lorsque le système nerveux se sera détendu. »
- Relâcher la tension. Selon les recherches de Steven Kotler et de son équipe dans le cadre du Flow Genome Project, pour être le meilleur de soi-même, il faut dépasser la lutte de l’anxiété pour arriver à une « libération ». Pour ce faire, il faut persister dans le détournement de l’amygdale, respirer et calmer son esprit. Lorsque vous pouvez persister jusqu’à la libération, de l’oxyde nitrique circule dans votre corps et votre cerveau entre dans un espace plus clair. C’est l’espace juste avant ce qu’ils appellent « le flux ».
- « Rappelle-toi qui tu es. » J’adore cette phrase du film Le Roi Lion, lorsque l’esprit de son père encourage Simba. J’ai vu le film pour la première fois dans un cinéma pendant les lourdes années de détournement d’amygdale du lycée. En sortant du cinéma en pleurant (ce qui était très embarrassant au lycée), j’ai réalisé les effets centraux d’une identité claire. « Souviens-toi de qui tu es ». Savoir que ma valeur ne vient pas de l’approbation ou de la réaction des autres m’a libéré pour être mon meilleur moi.
Etre humain signifie que vous ne pouvez pas toujours être la meilleure version de vous-même. Une amygdale hyperactive sera physiologiquement en désaccord parce qu’elle veut que vous soyez prêt à réagir par le combat, la fuite ou le gel. Alors comment gérer votre amygdale pour être votre meilleur soi déclenché ?
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