Ask the Rabbi

Oct 27, 2021
admin

La Torah nous ordonne : « Ne faites pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Exode 23:19). La Torah interdit de manger de la viande et du lait ensemble, et interdit même l’acte de les cuire ensemble (ainsi que de tirer un bénéfice d’un tel mélange). Par mesure de précaution, les Sages interdisent de manger de la viande et des produits laitiers au même repas, ou de les préparer avec les mêmes ustensiles. Par conséquent, une cuisine cachère doit disposer de deux ensembles distincts de casseroles, poêles, assiettes et argenterie – l’un pour la viande/volaille et l’autre pour les produits laitiers.

En outre, il faut attendre jusqu’à six heures après avoir mangé des produits carnés avant de manger des produits laitiers. Cependant, la viande peut être consommée après les produits laitiers (à l’exception du fromage à pâte dure, qui nécessite également un intervalle de six heures). Avant de manger de la viande après un produit laitier, il faut manger un aliment solide et se rincer la bouche.

Une explication possible de cette séparation est que la viande représente le corps physique fini, qui finit par aboutir à la mort. Le lait, en revanche, est la quintessence de la force vitale, la substance par laquelle une mère peut soutenir son enfant. Le lait, par conséquent, peut être comparé à la spiritualité, qui soutient notre connexion avec l’ultime, la vie éternelle.

Le judaïsme veut que nous soyons conscients à tous les niveaux de la différence entre ce qui mène à la vie et ce qui mène à la mort. Même si nous devons nourrir notre corps physique – en effet, Dieu nous permet de manger uniquement de la viande pour que notre corps soit en bonne santé – nous ne devons pas y mélanger du lait. Nous ne devons jamais faire de notre corps physique le but de la vie. Nous ne devons jamais estomper la différence entre le monde physique, mortel, et le monde qui est notre but ultime, le monde de la spiritualité, de la vie éternelle. C’est pourquoi la viande et le lait doivent rester séparés.

Maimonide (Espagne, 12e siècle) propose un point de vue rationnel selon lequel les anciens idolâtres avaient l’habitude de mélanger la viande et le lait à des fins rituelles. Afin de ne pas donner l’impression de participer à un culte païen, la Torah interdit de réunir ces deux éléments.

Il existe encore une troisième approche. Pourquoi la Torah utilise-t-elle une imagerie aussi forte dans le verset :  » Ne fais pas cuire un chevreau dans le lait de sa MÈRE  » ? Le Rashbam (France, 12e siècle) explique que, bien qu’il n’y ait rien de mal à abattre des animaux pour les manger, la Torah veut que nous prenions conscience que certains actes, comme faire bouillir un agneau dans le lait de sa mère, engendrent la cruauté.

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