Aragon

Déc 28, 2021
admin

Histoire

La communauté autonome moderne d’Aragon est grossièrement coextensive avec le royaume historique d’Aragon. Cette principauté trouve son origine en 1035, lorsque Sanche III (le Grand) de Navarre laisse à son troisième fils, Ramiro Ier, le petit comté pyrénéen d’Aragon et l’érige en royaume indépendant. À ce domaine montagneux, Ramiro ajouta les comtés de Sobrarbe et de Ribagorza à l’est. En 1104, les rois d’Aragon avaient doublé sa taille par des conquêtes au sud, vers l’Ebre. Saragosse, une ville importante contrôlée par les Almoravides, tombe aux mains d’Alphonse Ier d’Aragon (1104-34) en 1118, et devient rapidement la capitale du royaume d’Aragon. La reconquête de l’actuel Aragon sur les musulmans est achevée à la fin du XIIe siècle. En 1179, l’Aragon conclut un accord avec le royaume chrétien voisin de Castille en vertu duquel les parties de l’Espagne restées aux mains des musulmans sont divisées en deux zones – une pour chaque royaume à reconquérir.

En 1137, le souverain de Catalogne, Ramon Berenguer IV, comte de Barcelone, épouse l’héritière du royaume d’Aragon. L’union de l’Aragon et de la Catalogne profite principalement aux Catalans, qui dominent l’État jusqu’en 1412. L’union permet aux Catalans de se consacrer au commerce et à l’expansion maritime, sachant que la responsabilité financière et militaire de leur défense contre la Castille incomberait en grande partie aux habitants de l’arrière-pays aragonais.

En attendant, les rois aragonais continuent d’étendre leurs domaines, reconquérant le riche royaume de Valence aux musulmans en 1238. Ayant ainsi achevé l’occupation des territoires musulmans qui lui avaient été attribués par le traité de 1179, l’Aragon commença à s’étendre dans la zone méditerranéenne, un mouvement rendu possible par la puissance maritime des Catalans. En 1282, après l’incident des Vêpres siciliennes, Pierre III d’Aragon (1276-85) est reçu par les Siciliens comme leur roi, et la Sicile est désormais gouvernée soit directement par les rois d’Aragon, soit par leurs proches. La Sardaigne fut incorporée à l’empire aragonais en 1320 et, en 1442, Alphonse V d’Aragon (1416-58) conclut avec succès sa longue lutte pour conquérir le royaume de Naples. La Navarre, qui avait été gouvernée par l’Aragon de 1076 à 1134, passe à nouveau sous sa domination en 1425.

Au XVe siècle, les nobles de l’Aragon proprement dit en étaient venus à favoriser l’union avec la Castille pour contrebalancer le pouvoir des Catalans mercantiles. Leur chance est venue en 1412 lorsque, après l’extinction de la maison de Barcelone en 1410, ils ont obtenu l’élection d’un prince castillan, Ferdinand d’Antequera, sur le trône aragonais vacant, malgré une forte opposition catalane. L’un des successeurs de Ferdinand, Jean II d’Aragon (1458-79), a contré la résistance résiduelle des Catalans en faisant en sorte que son héritier, Ferdinand, épouse Isabelle, l’héritière d’Henri IV de Castille. En 1479, à la mort de Jean II, les royaumes d’Aragon et de Castille sont réunis pour former le noyau de l’Espagne moderne. Les terres aragonaises ont toutefois conservé des institutions parlementaires et administratives autonomes jusqu’au début du XVIIIe siècle, lorsque leurs privilèges constitutionnels ont été abrogés par Philippe V. L’ancien royaume d’Aragon a survécu en tant qu’unité administrative jusqu’en 1833, date à laquelle il a été divisé en trois provinces existantes.

Vicente Rodriguez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.