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Sep 29, 2021
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Contrôle des inondations

Le contrôle des inondations le long du fleuve remonte à la fondation de la Nouvelle-Orléans en 1717 par les Français, qui ont construit une petite digue pour abriter leur ville naissante. Au cours des deux siècles suivants, un ensemble complexe de structures riveraines a été érigé le long du fleuve pour contenir ou détourner les inondations. Mais ce n’est qu’après l’inondation catastrophique de 1927 que le gouvernement fédéral s’est engagé dans un programme définitif de contrôle des inondations. L’objectif est devenu un système intégré de contrôle des inondations capable de maîtriser une « crue de projet », la plus grande crue théorique prévue le long du fleuve. Ce programme a modifié le visage du fleuve encore plus que le programme de navigation – auquel il est lié – n’a modifié son lit.

Fleuve Mississippi : inondations en 2011
Fleuve Mississippi : inondations en 2011

L’eau s’écoulant par le déversoir Morganza pendant les inondations du fleuve Mississippi de 2011.

U.S. Army Corps of Engineers

En principe, les crues du Mississippi sont soit limitées par des digues, soit accélérées hors des zones dangereuses par des canaux de crue et des canaux améliorés, soit dissipées par des déversoirs et dans des réservoirs, soit affamées par la retenue des crues des affluents. Du Cap Girardeau, dans le Missouri, au golfe du Mexique, le fleuve est virtuellement « emmuré » par une vaste ligne de levées sur le tronc principal. Cette barrière de béton a d’ailleurs isolé le fleuve d’une grande partie de la campagne environnante ; ainsi, de nombreuses anciennes villes riveraines sont maintenant coupées de leur cadre naturel. Si les digues principales sont menacées, l’excès d’eau s’écoule par des déversoirs (par exemple, au nord de la Nouvelle-Orléans, l’eau est détournée au-delà de la ville par des déversoirs qui traversent le lac Pontchartrain jusqu’au golfe du Mexique) ou fait éclater des « bouchons fusibles », des sections de digue spécialement affaiblies qui mènent à des canaux de dérivation ou des réservoirs inoffensifs. Un exemple majeur de ce type de canal de dérivation se trouve à New Madrid, dans le Missouri, juste au sud du confluent de l’Ohio. Parfois, le système est débordé, comme en 2005, lorsque la Nouvelle-Orléans a été inondée après que les digues retenant le lac Pontchartrain et le fleuve Mississippi n’aient pas pu contenir l’onde de tempête de l’ouragan Katrina. Un autre événement de ce type s’est produit au printemps 2011, lorsque la fonte des neiges et les fortes pluies ont produit des crêtes de crue record sur le Mississippi qui ont forcé l’ouverture de nombreuses vannes et écluses et produit des inondations massives de terres agricoles et de villes riveraines.

Huragan Katrina : quartier de la Nouvelle-Orléans inondé
Huragan Katrina : quartier de la Nouvelle-Orléans inondé

Quartier inondé à la Nouvelle-Orléans après la rupture des digues lors de l’ouragan Katrina, septembre 2005.

Le capitaine de corvette Mark Moran, Corps de la NOAA, NMAO/AOC

Ailleurs, un programme massif de renforcement des berges entrepris par le Corps des ingénieurs de l’armée américaine, à l’aide de matelas de dalles de béton, a permis de réduire l’érosion latérale et d’accroître la stabilité du canal. Le positionnement minutieux des digues sous-marines pour dévier le courant, le découpage des coudes en oxbow à leur col (c’est-à-dire le redressement du canal) et un programme de dragage continu ont contribué à réduire le niveau des crues et à faciliter la navigation. Bien que le système ait fonctionné avec succès contre les crues de 1945 et 1950, il n’a pas pu contenir la crue de 1973, l’inondation record de 1993 du Mississippi supérieur et moyen et du Missouri inférieur, ou la crue massive du printemps 2011. Quelle que soit leur taille, une fois que les réservoirs de contrôle des inondations sont pleins, ils ne remplissent aucune fonction supplémentaire, car à ce moment-là, toute l’eau qui entre doit être immédiatement laissée passer.

Donc, le programme de contrôle des inondations du Mississippi n’est pas sans problèmes. Il a été de plus en plus nécessaire, maintenant que le fleuve est pris derrière les levées du tronc principal, de s’occuper des affluents isolés. Dans certains cas, des stations de pompage coûteuses ont été installées pour faire passer les eaux retenues par-dessus les digues et les amener dans le fleuve principal. Plus dramatique encore a été la sanction de l’utilisation de la rivière Atchafalaya comme déversoir pratique pour les inondations du fleuve inférieur. Le Mississippi menaçait de se détourner définitivement dans ce canal secondaire, inondant le cours inférieur de l’Atchafalaya, contournant la Nouvelle-Orléans et rendant inutiles des millions de dollars d’ouvrages et de quais de contrôle des inondations. Ce n’est qu’au prix d’un système vaste et complexe d’écluses et de barrages que le danger a été écarté. Il est de plus en plus évident que l’hydrologie délicate du fleuve a été perturbée et que le programme de travaux sur le fleuve doit se poursuivre pendant de nombreuses années. Peut-être en raison des impacts des inondations du Mississippi de 1993 et de l’ouragan Katrina de 2005 et de l’importance de la santé à long terme de l’environnement fluvial, les stratégies de gestion et de prévention des inondations continuent d’être revues et évaluées. On peut supposer que les futures stratégies de gestion des plaines inondables seront davantage conçues pour limiter l’utilisation des terres dans les zones inondables aux types d’utilisation qui peuvent tolérer les inondations plutôt que pour prévenir ou minimiser les dommages causés par les inondations dans ces zones au moyen d’ouvrages d’ingénierie.

Giles Timothy Severin Robert A. Muller Richard H. Kesel Randall J. Schaetzl Les éditeurs de l’Encyclopaedia Britannica

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